Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Mon âme à l'étroit

Le 2018-11-04



Quand mon âme se sent à l'étroit
Je voudrais trouvé la force en moi
D'apaiser le volcan, d'apaiser les voix
Je voudrais vivre avec un chat

Quand mon drame c'est d'exister
Avec ce sentiment d'inutilité
Sur la carte du temps, je me perds
Je voudrais être un cerf

Quand mes totems brûlent
Et qu'en moi le sang circule
Je voudrais être mésange
L'indien de mon enfance

Pourtant je trouve toujours les mots
Ceux qui rassurent, qui tiennent chaud
Ma mission, est-ce les autres, dis-moi ?
Ma maison, est-ce la nôtre ? Je ne sais pas

Quel est donc le sens de tous cela ?
Quand mon âme fatiguée a froid
Apporter notre pierre à l'édifice
Oui, je suis le père et je fus le fils

Quand mon corps se sent seul parfois
J'aimerai monter, courir de toit en toit
Je voudrais aimer de toi en toi
Souvent, je voudrais être ce chat


 
Chat

 

Je ne suis pas...

Le 2018-11-03



Je ne suis pas vous, vous n'êtes pas moi
Même si avec douze, on fait un an, je crois
A chacun son chemin, à chacun ses choix

Je ne suis pas fou, je ne suis pas foi
Même s'il est soulevé à force de chocolat
Ma seule religion brille au fond de moi 

Je ne suis pas loup, même si je suis libre
La vie solitaire est mon point d'équilibre
Et loin de la meute, regardez, je vibre

Je ne suis pas écriteau, je suis écriture
Même si les mots sont une signature
De ma poésie, voilà quelques ratures 

Je ne suis pas nous, même si l'amour uni
Les êtres sont un, même s'ils se collent la nuit
Nos identités sont propres même si on les salit

Je ne suis pas l'esclave de votre bonheur
A chacun de le construire, heure après heure

Je ne suis pas car je marche devant
Et de t'attendre, je n'ai pas le temps

Je ne suis pas tout, mais qu'une partie
De la vérité magique du grand infini

Je ne suis qu'un pou sur la tête du monde
Rêvant de comètes à la chevelure blonde



Comete



 

Sire Constance

Le 2018-11-01


 

Rester le même ou bien un autre
Diable au teint d'un faux apôtre
Être parfois le roi des apparences,
Qui font de nous un Sire Constance
Hâté, nu, hante nos nuits d'errance
Suis-je celui que je suis ? Accoutumance
Mais tout au bout du chemin de ronde
Le beau château de cartes s'effondre
A trop s'éloigner de la route principale
On se perd, manant en grosse fringale
D'une vie nous mettant souvent en appétit
Et nous laissant sur notre faim, démunis
Ruinés et lésés vainement par la vie
Ballotés par les événements de la vie
Au royaume des aveugles, la licorne voit
Qui elle éborgne dans ses magiques choix
Et la princesse qui me tend ses jolies fesses
Fera de moi le père siffleur, oiseau en liesse
Lumière d'une bougie de cire, constance
Dans les engagements et les espérances




Sire


 





 

Novembre

Le 2018-11-01



Marchant dans les feuilles mouillées du mois de Novembre 
Chacun se rend à sa tombe, prêt pour un jour descendre 
Dans les brumes spectrales où refroisissent les cendres
Des familles ici bas séparées, on va honorer les membres

Les derniers champignons sont aussi sur le point de disparaître
Le lichen sur la pierre se gorge du minéral et est prêt à renaître
Et aux détours des allées, on croit voir nos fantômes apparaître
Derrière nos peurs, derrière nos rêves, le temps reste notre maître

Seul le vent m'embrasse de son souffle glacé, on sort les pullovers
Il me rappelle que bientôt, dans nos vies solitaires, ce sera l'hiver
Durant la saison sombre qui met certains d'entre nous à l'envers
Je passe en mode hibernation, odeur de vin chaud dans les verres



Feuilles 1
 
 

Sorcière

Le 2018-10-31



Aujourd'hui, tu m'as jeté un sort, jolie Sorcière
Que feras-tu demain à Samain avant l'hiver ?
On se retrouvera dans la clairière du sabbat
Boum, boum fait mon coeur qui bat pour toi
Face au grand feu éternel qui brûle en nous
Et qui devant toi me fait mettre à genoux

Avec tes ongles crochus tu grifferas mon dos
Quand nous jouerons à la bête à deux dos

Sorcière, avec tes charmes, tu m'as emballé
Sorcière, avec tes larmes, tu m'as envoûté
Quand tu souris et que tu parais heureuse 
C'est la forêt toute entière qui paraît joyeuse
Le hibou, le crapaud, le lièvre et le renard
Se fondent dans la nuit de tous les hasards
Dans ton regard profond comme un gouffre
Je tombe et je brûle dans une odeur de soufre



Sorciere





 

Nuit d'octobre

Le 2018-10-25



Quand sur le ciel d'octobre moribond
Une belle lune brillante fait le dos rond
Je mets la table au diner de l'automne
Sous couvert que mes pensées résonnent 
Sur la blancheur d'une nappe de brume
Où mon coeur solitaire et frileux s'enrhume

Les feuilles rousses et froissées qui frissonnent
Sous mes pas perdus ​font un bruit qui détonne
Avec le silence pesant où seul la chouette effraie
Au repas de la nuit, les petits habitants de la  forêt 
Puis, l'oreille tendue tel un époux, vantail à la fenêtre
Ma silhouette se marie avec la lune qui va apparaître

Les dernières fiancées fantomatiques des nuits d'octobre
Glissent lentement sur les marais aux senteurs d'opprobre
Se confondant avec le brouillard gris remontant de l'océan
Puis qui s'enfonce dans les terres pour finir dans le néant
De ces fortes senteurs humides qui chatouillent mes narines
Je garde le souvenir d'une saison qui, même les morts, ranime




Nuit octobre

Toutes ces vies

Le 2018-10-24



Toutes ces vies que l'on vit
En une seule, mon ami
Toutes ces vies que l'on vît
Partir par la lucarne de la nuit

Toutes ces vies que l'on envie
Quand les nôtres nous ennuient
Doute sévît​ quand tout s'enfuit
Et que l'on se retrouve démuni

Routes que l'on suit à la sueur
De notre front que l'on essuie
Captant les gouttes de bonheur
Qui coulent souvent sans bruit

Joutes que l'on mène avec fracas
Où chaque jour n'est qu'un combat
Toutes ces vies enfin que l'on revivra
Progressant vers le meilleur de nos états



Vies
 

Lumière intérieure

Le 2018-10-19



Intérieurement, j'écris en solitaire des vers
Qui me rongent l'âme et me mettent à l'envers
Ils révèlent tout le tissu que l'on a en soi
Habillant de poésie tout ce qui nous déçoit

Extérieurement, je regarde s'écouler le monde
Tel un fleuve d'effroi empli de choses immondes
Submergé par les flots mon coeur lentement dérive
Aura-t-il la force demain d'atteindre l'autre rive ?

Il y a pourtant ici bas de très belles choses
L'amour en fait partie, j'en ai pas eu ma dose
J'en redemande encore et encore jusqu'à l'overdose
Je m'en nourris tel un salvateur sirop de glucose

Il y a aussi cette lumière universelle qui transparaît
Dans le regard de certains êtres que l'on sent illuminé
Ils posent sur nos existences leur vision bienveillante
Et, quand ils s'adressent à nous, la vie semble évidente
 


Lumiere 1