Un nuage fatigué s'était posé sur la branche d'un arbre
A force de voyages, il aurait aimé gravé dans le marbre
Tout ce qu'il avait vu d'en haut et tout ce qu'il avait plu
Comme gouttes en larmes du ciel tombant souvent des nues
A force d'éteindre tous nos incendies, d'averses en orages
Il ne comprenait plus nos propres précipitations, notre rage
A saborder tant d'ouvrages, causant nous-mêmes notre naufrage
Dans nos errances, nos guerres, nos souillures sur les plages
Et toutes nos pollutions, nos divisions, nos gestes de voyous
Car depuis longtemps il savait qu'il faisait partie du Grand Tout
Et que depuis toutes les infimes gouttelettes s'évaporant de l'océan
Lui et ses amis arrivaient à se condenser en beaux nuages blancs
Une fois rassemblés, ils étaient Un et pourtant nés de la multitude
Alors désespéré par notre attitude, il décida de reprendre de l'altitude