Il pleut sur la forêt, à gouttes resserrées
Il pleut sur mes étés, à larmes trop versées
Ma vie a filé, défilé au rythme des saisons
Mon âme a cicatrisé au fil de mes guérisons
J'entends le chant du coucou résonnant dans le bois
Vois la portée de la polyandre qu'une autre couvera
Le faux frère éjectant du nid les autres oisillons
Le monde paraît parfois cruel, plus que de raison
La vie est ainsi faite avec toutes ses illusions
Ses petits drames, comme ses grandes révolutions
Dans les grands arbres détrempés par le crachin
On se blottit contre le tronc d'un vieux sapin
Et au sol sous la mousse, ses racines s'enfoncent
Montrant que sous les apparences, nul ne renonce
Jusqu'aux derniers instants de la dernière heure
On croit pouvoir sur cette terre rester à demeure
Mais nous ne sommes que le terreau, la décrépitude
Qui demain nourriront les autres de nos incertitudes
Et il pleut sur la forêt et les joues des être aimés
Quand on nous rappelle vers les nuages mouillés