Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Techno-Parade

Le 2013-06-22


Toi qui fait les cent pas
sur la terre de grand-papa
et qui croit sortir indemne
de l'économie moderne,
tu te berces d'illusion,
tu vis sous une perfusion.
Techno, techno-parade
dans ce monde de malade.

Pour une liasse de biftons
on est en représentation.
On maîtrise nos émotions.
On avale des potions
contre le stress et la migraine,
qui nous rongent et nous gangrènent.
Techno, techno-parade
dans un monde bien malade.

Toi qui fait les cent pas
sur la terre de grand-papa,
on ne parle que de croissance.
On ferme les yeux avec complaisance
sur les valeurs fondamentales
qui différencient de l'animal.
Techno, techno-parade
dans un monde de malade.     

On ferme les aciéries,
délocalise les industries,
mondialise l'économie.
Tu es un homme en sursis.
Demain que sera ta vie,
titulaire du RMI.
Techno, techno-parade
dans ce monde de malade.



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Le misanthrope humaniste

Le 2013-06-22

(texte de 2000 - publié sur le blog en 2013)


Hommes et femmes de ce monde fou,
Je suis l’un d’entre vous.
Je ne vous veux aucun mal, Je ne vous veux aucun bien.
Votre destin m’indiffère, comme vous le mien.

Ainsi tourne notre Terre,
on se fout de tous nos frères.
Chacun vaque à ses affaires
avec ses intérêts comme seul repère.
De l’autre côté de la Terre,
un autre monde fait de misère.

A ceux qui nous désespèrent,
à ceux qui provoquent les guerres,
Je dis : Passez votre chemin,
Laissez-nous vivre de beaux matins.
A tous les grands profiteurs,
Je dis d’aller voir ailleurs.

Et je deviens misanthrope tout à coup,
mais je reste humaniste malgré tout
car je croirai en l’amour jusqu’au bout
et me voilà philosophe pour le coup.


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Version musicale de "Le misanthrope humaniste"

Tel un vert nénuphar

Le 2013-06-21


Tel un vert nénuphar posé sur une mare,

Ta bouche mûrira au son de nos fanfares.
Sa fleur épanouie regarde vers notre ciel.
Sa feuille aplatie baigne dans notre miel.
Lorsque je dis amour, je pense délivrance.
Lorsque je dit toujours, j'ose l'espérance.

L'amour a des sonorités aux accents champêtres
Consolant nos corps las de ces douces caresses.
De nos sanglots profonds, finissant en paresse,
Naissent des passions dont on ne peut se dépêtre.
De mes mâles efforts, je t'arrache de doux cris
Que j'aimerai tant pouvoir répéter à l'infini.

De ces temples de l'amour aux allures mystiques
Sélèvent des prières et certains mots magiques,
Des : Encore, Je t'aime, Je t'adore, Je te veux
Qui rassurent le coeur, nous rendant bienheureux.
Puisqu'il faut bien qu'un jour l'aventure s'arrête,
Cultivons les fleurs d'eau en bouquet d'amourettes.


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Jardin secret

Le 2013-06-20


Je ne sais point mentir aux yeux qui m'interrogent

Et plongent en moi tel fer rouge sortant de la forge.
Je ne sais point cacher à la face indolente du monde
Ce que pour moi représente ton regard qui me sonde.
Lis-tu à livre ouvert, de mon coeur toutes les pages
Ou demeurerai-je encore pour toi un insondable nuage ?
La beauté d'une vie est faite de choix, de rencontres,
De voluptueux élans et, tandis que tournent nos montres,
Que nos transports, nos adorations et nos pâles sanglots
Vont et viennent passant tour à tour du zénith à zéro,
Il reste assoupi tout au fond de nous une part de mystère,
Pas tout à fait transparente aux êtres qui nous sont chers.
Ce sombre espace de nos têtes que l'on ne partage pas,
Cette malle des Indes remplie d'un merveilleux fatras,
Ce jardin secret, discret, inavouable, havre de déraison,
Repeint aux changeantes couleurs de toutes nos saisons.


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Le goût du passé

Le 2013-06-19


J'aime tant te parler de cette époque lointaine

Que l'on appelle passé, qui nous met à la peine.
Des odeurs, des saveurs qui parfois me reviennent
Et inondent ma mémoire de ce que fût leur règne.
Je sens encore le lait chaud du pie de la vache,
Les noisettes vertes cueillies à même la branche,
Les tartes aux prunes sortant du poêle en fonte,
Dont la saveur délicate en moi reste si profonde.

Tu m'écoutes avec patience d'une oreille distraite
Mais ton monde ne tourne pas autour des mêmes fêtes.
Ainsi, enfant bienveillant, je lis dans ton regard,
Une certaine forme de compassion amusée à mon égard.
Seul le temps pourra laisser en toi cette nostalgie,
D'âpres regrets de tout ce et ceux désormais partis.
Les souvenirs sont tels de merveilleux accroche-coeurs
Remontant à contre-courant lors des jours de malheur.

Rêves d'un autrefois, d'un antan emporté par le vent,
Qui se déchirent sous les rudes bourrasques du temps.
Douceur de miel sorti d'une fleur par un oiseau-mouche,
Sache que j'ai toujours le goût du passé dans la bouche.


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Le grand régulateur

Le 2013-06-18


Je sais qu'aux prochaines élections intergalactiques,
J'émettrai un vote de protestation, un vote critique
Car comment pourrais-je réélire au Panthéon des Dieux
Un être suprême qui ne nous fait pas tous devenir vieux ?

C'est nous qui déclenchons les guerres, je te l'accorde,  sans aucun doute,
Et qui massacrons enfants, pères et mères toute l'année sur les routes.
Mais, comment accepter d'injustes maladies emportant nos jeunes amis.
D'égales destinées devraient être à tous fournis face à l'espérance de vie.

Quand il s'agit de la violence humaine, je le conçois, sans aucun doute,
Nous sommes les seuls responsables de la haine et du prix qu'il en coûte.
Toi, tu nous cherches la petite bête et nos chercheurs se creusent la tête
pour contrer virus, cancers et autres pestes que ta Nature nous a faite. 

Nous luttons de tout notre coeur à repousser les limites de la vie,
Et toi, mi-créateur, mi-destructeur, tu régules à ta guise la démographie.
Si tu as fait l'homme à ton image, il est grand temps de refaire le maquillage.
Si tu ne veux pas être en ballotage, fais nous tous atteindre le troisième âge.
Etre ou ne pas être est déjà un souci alors garde pour plus tard tes maladies.
Croire ou ne pas croire, je suis indécis, alors fais un geste en faveur de la vie.




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Le faiseur d'humour

Le 2013-06-18


Derrière une façade et un apparent manque de sérieux,
Se cachait un clown triste ne voulant qu'être heureux.
La bonne humeur était chez lui maladie contagieuse.
Il avait le sain esprit comme doctrine religieuse.
Ainsi, de faire l'humour, il avait pris le parti
et il attendait le bus vers Keaton à la répartie.
Dans sa fusée en route pour un voyage comique,
il préparait de la dérision toute la mécanique.

Savoir se moquer de nos travers lui semblait salutaire,
avec le rire comme noble et grande cause humanitaire.
Rempart face à la bêtise humaine et à toutes les guerres,
sa seule bataille était d'apporter de la joie sur Terre.
Quand un jour il nous a quitté pour un monde meilleur,
Il était mort de rire et déjà prêt pour un ailleurs.
En haut, les saints et les anges écoutaient ses salades
Et dans les nuages c'était vraiment la franche rigolade.

Le faiseur d'humour, grand donneur de leçons d'amour
Restât dans les esprits comme un farceur tout court
Qui n'hésitait pas à donner souvent de sa personne
sans craindre que l'on se moque de sa pauvre pomme.
Mais, tous ceux l'ayant rencontré ou quelque peu connu
conserveront en mémoire un vrai sage, plus qu'un farfelu.


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La boîte à malheur

Le 2013-06-17


Vous souvenez-vous d'elle ?

La sourde douleur irréelle
Qui souvent nous tiraille
Et retourne nos entrailles.
Torpeur des moments de deuil,
Horreur des bords de cercueil
Où vous n'êtes plus que fêtus de paille,
l'infime grain perdu parmi les semailles.
A la fois immense peur, grande souffrance,
Tourbillon insoutenable d'une macabre danse.
C'est le reflet de notre inconsistance,
face aux affres du vide et de l'absence.

Comment vaincre l'hydre hideuse,
Surmonter cette bête monstrueuse,
promesse d'un avenir désespérant
Et nous causant grands tourments ?
Autant de plaies vives à cautériser
Qui nous laissent vides et accablés.
Le chagrin est un animal malsain
Qui se niche au creux de demain.
Il porte en lui tant de mélancolie,
Entrouvrant les portes de la folie.
Dans les sombres  nuages de la mémoire,
Il y a une suite dans les idées noires.

Noyé dans le vaste océan des certitudes,
Se cache une goutte souillée d'inquiétude,
Se répandant en nous telle une marée noire
Engluant notre sérénité et tous nos espoirs.
Par moment, on sent poindre derrière ces douleurs
le rêve inespéré d'une palette aux vives couleurs.
Mort qui sépare, qui broie le bonheur et l'âme,
Mort qui délivre et qui attire comme une flamme,
Nous te fuyons, ta seule pensée nous offusque
Et pourtant enfant, femme, époux, tu débusques.
Cette boîte obscure contient nos défuntes pensées,
et emporte nos questions vers d'infinies clartés.

 

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