La boîte à malheur

Le 2013-06-17


Vous souvenez-vous d'elle ?

La sourde douleur irréelle
Qui souvent nous tiraille
Et retourne nos entrailles.
Torpeur des moments de deuil,
Horreur des bords de cercueil
Où vous n'êtes plus que fêtus de paille,
l'infime grain perdu parmi les semailles.
A la fois immense peur, grande souffrance,
Tourbillon insoutenable d'une macabre danse.
C'est le reflet de notre inconsistance,
face aux affres du vide et de l'absence.

Comment vaincre l'hydre hideuse,
Surmonter cette bête monstrueuse,
promesse d'un avenir désespérant
Et nous causant grands tourments ?
Autant de plaies vives à cautériser
Qui nous laissent vides et accablés.
Le chagrin est un animal malsain
Qui se niche au creux de demain.
Il porte en lui tant de mélancolie,
Entrouvrant les portes de la folie.
Dans les sombres  nuages de la mémoire,
Il y a une suite dans les idées noires.

Noyé dans le vaste océan des certitudes,
Se cache une goutte souillée d'inquiétude,
Se répandant en nous telle une marée noire
Engluant notre sérénité et tous nos espoirs.
Par moment, on sent poindre derrière ces douleurs
le rêve inespéré d'une palette aux vives couleurs.
Mort qui sépare, qui broie le bonheur et l'âme,
Mort qui délivre et qui attire comme une flamme,
Nous te fuyons, ta seule pensée nous offusque
Et pourtant enfant, femme, époux, tu débusques.
Cette boîte obscure contient nos défuntes pensées,
et emporte nos questions vers d'infinies clartés.

 

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