Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Savoir encore aimer

Le 2016-04-22


Avant toi, je n'avais jamais ouvert mon coeur
Depuis toi, j'avoue que cela ne me fait plus peur
Tu sais, je t'aime mais je ne peux plus le dire
Tu vois, je t'aime mais je ne sais plus l'écrire
Tout cet amour que je ne peux plus te faire
Tout cet humour que je suis obligé de taire

Tous ces mots restent à présent coincés en moi
Car même si l'on dit que le ridicule ne tue pas
Je sais que toutes les belles choses ont une fin
Et de toi, c'est vrai, je suis resté sur ma faim
Ainsi, sans que tu puisses peut-être t'en douter
J'ai été prévenant, investi, tu ne peux imaginer

Je me suis tant impliqué que je me sens frustré
Tant sincère, pour ton corps et ton cœur, aimer
Alors comment faire pour moins penser à toi
Surtout que je ne le souhaite absolument pas
Peut-être transformer cet amour en tendresse
Et ce coeur sans domicile fixe oubliera sa tristesse

Pourtant tu m'as tellement comblé et empli de toi
Que je ne regrette vraiment pas d'avoir vécu cela
Nous avons eu tellement de chance de nous rencontrer
Tout mon être en a été transformé et mon âme éclairée
Mon coeur, si solitaire et un rien vagabond 
A fait de toi à ce jour ma plus belle relation

Si à la porte de mon coeur blessé
Quelqu'un vient un jour frapper
Si à mes yeux hagards, un jour, elle apparaît
Celle qui, après toi, saura te faire oublier
Assurément cette femme atteindra des sommets
Alors, je pourrais dire : " Oui, je sais encore aimer"



Savoir encore aimer




 

Quand chaque nuage

Le 2016-04-20



Dans le ciel et ses condensations
Cumulus de toutes mes sensations
En gouttelettes et vapeur d'eau 
Je m'embrume, vol de corbeaux

Je m'essouffle, souffle au coeur
A être plus fort que mes douleurs
Coureur de fond, en moi profond
Plongeant au centre du typhon

Je pars courir seul face au vent
Parcourir seul tout ce printemps
J'avais tant marché en cet hiver
Qu'il est long le chemin à l'envers

Pouvoir remonter le fil d'Ariane
Emplir mon âme de cette manne 
Et dans chaque fleur, je te sens
Dans chaque pleur, je te ressens

Sur toutes mes pages, je t'écris
Et dans mes rêves, je te fais nuit
Sans être un monstre ou un damné
On n'oublie jamais qui l'on a aimé

  Alors certains matins au bulletin météo
Comme en moi, il ne fait pas très beau
Quand chaque nuage me parle de toi
Espérer que la pluie ruisselle sur moi



Nuage balancoire2

Plus qu'une ombre

Le 2016-04-19


Quelle est cette douce mélancolie qui traîne en moi depuis toi
Qui fait en sorte que désormais je ne suis plus tout à fait moi
Même tous mes sourires restent en partie coincés au dedans
Et la saveur des aliments n'a plus le même le goût qu'avant
Cette infinie langueur me rend apathique et un brin amorphe
Je ne suis plus qu'une ombre, un amas cellulaire polymorphe
Mon esprit est souvent hagard et n'arrive plus à se concentrer
Je ne suis qu'un fantôme superbe, revenant à l'ennui sans boulet
Mes nuits sont trop courtes et mes journées bien trop longues
Mon âme étirée, suspendue, prend alors une forme oblongue
Comment peut-on aimer autant tout en se murant dans le silence ?
Quand prononcer le mot "demain" ne m'apporte aucune délivrance
Il y a en mon sein des tempêtes muettes, des révoltes qui grondent
De ne pas être fruit de la passion, ou même d'être venu au monde
J'ai pourtant en moi quelques beautés qu'il me faudrait défendre
Mais je n'ai envie que de retraites, ermitages, solitaires méandres
Le besoin de me retrouver seul et, tout au fond de moi, descendre
Pour avec une hache d'acier bleu, aller mon rouge coeur, fendre



Ombre 1

 

Lever le voile

Le 2016-04-18



Face à la vie, à l'amour, et à tous ses miracles
A tout ce qui peut nous conduire jusqu'au pinacle
Je garderai en moi seulement les instants magiques
Car je fus assez épargné par les moments tragiques
J'ai eu de la chance souvent et de l'amour parfois
Et mon coeur passionné en a redemandé maintes fois
Sur le grand lac gelé de mes fausses espérances
Je devrais à la fée Minine, demander allégeance
Mais sous la surface si plane de l'étendue glacée
Règne toujours cette solitude, en moi bien ancrée
Avec plus d'amour à mes côtés, j'aurais sauvé mon âme
Mais grâce à mon humour, j'ai traversé tant de drames
Un jour, j'en suis certain, je toucherai les étoiles
Vie, tu verras, de tes mystères, je lèverai le voile



Lever le voile

Quel cinéma

Le 2016-04-14


Entends-tu l'écho lent, son filet 
Tu te dois d'élever le débat, résille
Ecrits désolants, Nuit et buvard
Des critiques et tous leurs papelards
Absorbant toute l'encre d'échine
Courbant la tête si elle déprime
En écoutant le sénat, Rio de Janeiro
Carnaval d'images, un vrai imbroglio 
Monde de sauvage incompréhensible
Tu te perds souvent car tu es sans cible
Pouvoir sauver ta peau de bête
Ainsi que tes côtes de blettes 
Des cinés, le contour du septième art
Pour avoir ta place réservée plus tard
Clap ôté et être mort à la réalité
Tracer à la craie, le mot "dérateur"
Sur l'ardoise ou la toile des créateurs
Vouloir vivre sa vie à cent à l'heure
En être réalisateur ou chef opérateur
Le temps passe vite et avec l'âge, tu déambules, acteur
Arrive alors le festival de cannes et ses petites douleurs
Parfois mal à l'aise, tels les médicaments, tu es générique
Ah quel cinéma, d'être mis en scène dans ce monde magique 



Clap cinema

Chacun sa muse, chacun joue

Le 2016-04-11

 

J'ai encore quelque part dans la tête et partout dans mon coeur
Le Spleen d'une muse m'ayant ouvert un jour la porte du bonheur
Balayant ma solitude, elle est entrée en moi comme un rayon de lune
Et je me suis vu grand et je me suis vu beau, croyant avoir belle fortune
De ma poésie, elle fut la météo, prédisant demain si mes vers seraient beaux
Sans son souffle divin, support à mes mots, l'inspiration me fait un peu défaut 

Alors chacun sa muse, chacun joue
Ô, que ce chant du "signe" fût doux

Lors de nos rapprochements, prenant Baudelaire à témoin
Je me suis senti pousser des ailes qui m'ont emmené très loin
Tous les pétales des fleurs du mâle me semblaient réunies 
L'imprudent Icare aimait trop du soleil, la chaleur infinie
En poète déçu, j'ai vu alors mon propos perdre en intensité
Se teinter de mélancolie, plongeant un instant vers la morosité
Néanmoins, tout au fond de moi, je me sais plus riche qu'avant
Car j'ai aperçu un reflet d'amour absolu que je recherchais tant

Ainsi désormais, chacun sa muse, chacun joue
Mais je suis mieux préparé à recevoir les coups 

Je ne suis qu'un tout petit aiguillon dans l'essaim du ciel
Abeille pour recoudre les coeurs et faire couler du miel 
De nos élans mystiques, prendre à témoin tout l'Univers
De nos connexions, je me suis nourri, en rimes et en vers 
Ecrivant mes joies, balayant mes peines à chaque matin blême
Montrant la voie, le chemin, que demain je prendrai moi-même
 
Alors tout un chacun sa muse, chacun joue
Vie, il nous faut pourtant aller jusqu'au bout 

Demain, j'aimerai être pour elle, une épaule, une oreille
J'aimerai la revoir parfois, même quand elle sera vieille
Car ce n'est point de sa beauté dont je me suis épris
Mais d'une merveilleuse sensation des jeux de l'esprit
Alors, nous parlerons sereinement de toutes nos magies
Frère et soeur réunis telles les flammes de deux bougies

Chacun sa muse, chacun joue
 Du ciel avoir un avant-goût 




Flammes soeurs



 

Monsieur Pourquoi

Le 2016-04-11


 

Monsieur Pourquoi, Monsieur Comment, jamais ne renonce 
Oui, j'ai tant de questions en moi qui restent sans réponses
J'étends alors mon corps vide, livide, sur le lit de l'ignorance
Ne gardant rien de ceux qui n'apportent que de l'arrogance
A l'inverse, tout donner et un peu prendre aux êtres lumineux
Car avec eux on peut toucher enfin des sommets vertigineux
J'ai toujours voulu chercher à savoir, chercher à comprendre
Je sais qu'il n'y a pas d'être humain dont il n'y ait à apprendre

Monsieur Pourquoi, Monsieur Comment avec les mains dans les ronces 
A fouiller l'âme humaine blessée, torturée, magnifique ou en quinconce 
Le monde et ses mystères est si vaste, l'univers est si immense 
Comment ne pas vouloir avec les étoiles entrer dans la danse ?
Ainsi, je toucherai le fond des cieux que je sois seul ou à deux
J'engrosserai des naines blanches dont je tomberai amoureux
Je brosserai la chevelure des comètes et je me laisserai Halley
A caresser tout doucement les trous noirs avant de les pénétrer 

Monsieur Pourquoi, Monsieur Comment cherchant jusqu'au bout
Sa propre vérité, salve héritée des guerres intérieures rendant fou
Voyageur céleste qui sera toujours partant pour une croisière
Aux confins des galaxies baignant dans ces iréelles lumières
Alors je battrai en neige la voie lactée pour la faire mousser
Les constellations répondront à mes interrogations insensées
Un jour, je saurai le comment, un jour, je saurai le pourquoi
Plus j'avançerai vers l'inconnu, et plus j'apprendrai sur moi



Pourquoi

Entre les silences

Le 2016-04-07



Derrière mes heures gaies, derrière mes heures grises
S'il y a bien un trait de personnalité qui me caractérise
C'est la constance et une propension à être trop lisse
Sur la falaise des sentiments, sans aspérités, je glisse
Pourtant, je me sens passion, vents du sud et bel ouragan
Capable d'aimer cent ans, encore et toujours, donner autant

Et, dans mes sincérités, il faudrait davantage que je m'attarde
Sur les plaisirs que je donne et les petites tristesses que je garde
C'est certainement très insuffisant pour remplir tout l'espace
J'ai ce besoin de sentir dans ton coeur où se trouve ma place
Mais peut-on aimer le vent, oui, peut-on aimer l'absence ?
Alors j'utilise des mots pour mieux respirer entre les silences



Entre silence