Plus qu'une ombre

Le 2016-04-19


Quelle est cette douce mélancolie qui traîne en moi depuis toi
Qui fait en sorte que désormais je ne suis plus tout à fait moi
Même tous mes sourires restent en partie coincés au dedans
Et la saveur des aliments n'a plus le même le goût qu'avant
Cette infinie langueur me rend apathique et un brin amorphe
Je ne suis plus qu'une ombre, un amas cellulaire polymorphe
Mon esprit est souvent hagard et n'arrive plus à se concentrer
Je ne suis qu'un fantôme superbe, revenant à l'ennui sans boulet
Mes nuits sont trop courtes et mes journées bien trop longues
Mon âme étirée, suspendue, prend alors une forme oblongue
Comment peut-on aimer autant tout en se murant dans le silence ?
Quand prononcer le mot "demain" ne m'apporte aucune délivrance
Il y a en mon sein des tempêtes muettes, des révoltes qui grondent
De ne pas être fruit de la passion, ou même d'être venu au monde
J'ai pourtant en moi quelques beautés qu'il me faudrait défendre
Mais je n'ai envie que de retraites, ermitages, solitaires méandres
Le besoin de me retrouver seul et, tout au fond de moi, descendre
Pour avec une hache d'acier bleu, aller mon rouge coeur, fendre



Ombre 1