Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Celui ou celle que vous êtes

Le 2019-08-07




Être en équilibre sur le fil ténu de la toile
Proie ou prédateur, selon ce que l'on dévoile
Nous sommes tous mis au défi de tenir la barre
Embarcation incertaine ayant rompu ses amarres
Qu'on appelle la vie et qui nous en fait baver
En pauvres escargots à la lourde carapace fêlée
Se traînant parfois telles des limaces fatiguées 
Coquille de gastéropode ou de noix qui dérive
On use alors nos mots ainsi que notre salive
Le chemin à suivre est très long à s'éclairer 
Pour cela, il faut tant d'épreuves à traverser
Et comprendre un jour que vous devez mener une quête
Pour devenir celui ou celle, tout au fond, que vous êtes




Escargot

Mi-figue mi-raisin

Le 2019-08-06



Bien souvent mi-figue, mi-raisin
La vie n'est jamais carton plein
Trop souvent mi-fugue, mi-raison
Dans toutes nos mauvaises saisons
Que l'on voudrait pourtant fuir
Où l'on se dit qu'il faut partir
Quand le travail nous travaille
Que notre mental parfois déraille
Quand les nuits ne sont pas câlines
Et que la base reste très alcaline
On devient alors acide été comme hiver
Dans ces longues traversées du désert
Néanmoins la vie reste belle à vivre
Sous le soleil ou même dans le givre 
Mais quand la mort affamée, inéluctable 
Fait, peu à peu, du vide à notre table
Il faut trouver en nous toute la force
Pour que la pompe de la vie se réamorce
Et dans la douleur ou dans l'absence
Dans le bruit ou dans le grand silence
Restons dans l'acceptation et la gratitude
Nos vies futures dépendent de notre attitude
Et tous les fruits que nous récolterons demain
Seront doux au palais qu'ils soient figues ou raisins




17063359

Ce dé passé

Le 2019-07-23



Nous passons, repassons, ressassons le passé
Sans faire de plis sur la planche à trépasser
Devoir soulever le couvercle avec panache
Pour voir sous le ver, plancher des vaches,
Creusant profondément notre chair qu'il arrache
Mais notre âme est légère comme plume d'Apache
Et le temps invisible s'écoule tandis qu'on s'écroule
Le dépressif s'enfonce et puis disparaît dans la foule
Le dépassé par les événements, le dé pipé bien souvent
Se dépasser pour pouvoir jouer un rôle au présent
Dans l'informe Nation bombardée d'informations
Les six faces s'effacent, tout n'est qu'une illusion



Des

 

 

Je porterai...

Le 2019-07-08



Je porterai la Terre, je porterai le temps
Sur mes frêles épaules qui n'ont plus vingt ans
Je porterai les ombres qui traînent dans le vent
Le souvenir des âmes qui sont du même sang
Et sur la foi retrouvée, loin de mes égarements
Je saurai reconnaître ces voix et leur doux chant
L'appel des "six reines" et de tous les rois d'Itaque
Qui sauront me guider et diriger ma barque
Et sur mes voiles légères poussées par le zéphyr
J'écrirai sans regret les lettres du mot partir
Tel Atlas, je porterai le poids d'une vie de labeur
Qui m'aura appris de chaque jour, de chaque pleur
Je porterai la plume légère et  je garderai la trace
Des souvenirs joyeux que jamais rien n'efface
J'emporterai quelques rêves dans mon éternité
Je ne suis pas homme à fuir mes responsabilités
De cet oeil de la conscience qui fut si cher à Hugo
Je regarderai le ciel du fond de mon tombeau  






Terre

Seuls

Le 2019-07-05

 

 

Seuls mes rêves valent la peine d'être vécus
Seules mes peurs méritent d'être vaincues

Je ne suis que les pensées qui me façonnent
Je prends le temps pourtant qui me rançonne

Seul le saule pleure en caressant la rivière
Et le blé, c'est l'été moissonné sur la civière 
Quand la joie en nous est là, l'esprit est pur 
Alors le ciel s'ouvre et prend couleur d'azur

Seul la lune m'attend au sommet de l'échelle
Pour être face à tout ce qui rend la vie belle
Et seul le soleil brûlant qui caresse ma peau
Reflète mon âme sur le doux miroir de l'eau



Lune  

 

 

Avec...

Le 2019-07-05



Avec la musique de la vie, je compose
Et je dénote des standards que je pose
De côté, sans les froisser, ni les blesser
Mais avec lesquels je ne peux avancer

Seul au vent de mes désirs, j'ouvre la porte
Et tu vois, jamais pourtant, je ne m'emporte
Le chemin n'est pas droit et semé d'embuches
Mais d'instinct, l'abeille revient à la ruche

Avec le ciel comme seul repère
Au nom du fils, au nom du père
Je me plie à tout de bonne grâce
Mais ne rompt pas, à part la glace

Avec la forêt comme seul refuge
Sans parapluie, j'attends le déluge
Avec ou sans toit sur la tête
Avec ou sans toi dans mon coeur



Avec
 
 

Le plaisir de la langue

Le 2019-06-22



Phrases éblouissantes éclairant nos nuits
Tournures et rhétorique qui cassent l'ennui
Porté par ce divin délice conduisant si haut
Je me laisse gagner par la musique des mots
J'admire cette merveilleuse habileté de la plume
Ecrits qui nous transportent et nous consument
De ce délit, je me délecte tel  un petit être infect
Qui à lui seul est une secte, voire un petit insecte
Sans vraiment être Kafkaïen, un brin païen
Ou malin comme une belette ou un Rabelais
Gravir la montagne ou la tour de Montaigne
En allant voir si la fameuse rose est éclose
Dans la poésie de maître Ronsard qui s'expose
Aux oreilles de Cassandre, juteuse mangue

Fruit défendu, pourfendu, plaisir de la langue
Qui roule sur les Mots passants, hors-la-loi
Déclenchant vers l'aine des sensations de joie
En voyant les reins beaux, de l'air, il me faut




Langue

 
  

La Liberté coûte chair

Le 2019-06-06

(à mon oncle Jack, mort à 20 ans en 1944)




La Liberté coûte chair à l'homme
Ici, on tombe comme des pommes
Le jeu des barques en fin de nuit
Tu débarques pour y laisser ta vie

La Liberté coûte chair à l'homme
Ici, on meurt ou c'est tout comme
Sur cette plage rougie de Normandie
Pères, fils et frères d'armes, tous unis


Pauvres enfants, pauvres hommes
Il n'y a que la mort devant en somme
Sur cette page de l'Histoire d'un pays
Où les alliés ont lutté contre les nazis

La Liberté coûte chair en gouttes de sang
Venus se répandre de tant de pays par l'océan
La guerre est une barbarie, un monstre géant
Qui dévore le corps et l'âme de tous vos enfants


La Liberté coûte chair et c'est un grand sacrifice
Quand sur l'autel de la Mort, on immole nos fils

Si la Faucheuse en juin a usé de sa faux
Et si la mémoire un jour nous fait défaut
Ne jamais oublier tous ces pauvres héros
Qui chargés de jeunesse ont posé le fardeau



Plage