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Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Possessif dépossédé

Le 2013-09-08


Mon corps, mon décor qui s'endort.

Mon âme, mon drame qui s'enflamme.
Mon coeur, ma chaleur faisant peur.
Mes amours, chants de troubadours.
Mes illusions en parfaite récession.
Ma foi, mon désarroi qui s'en va.
Ma vie, drôle d'envie qui s'enfuit.
Ma mort, petit effort avant confort.  


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Vogue navire, beau rêve d'avenir

Le 2013-09-08

L'avenir, cet épouvantail devant moi
Se dressant tel un vaisseau fantôme,
Hollandais volant l'espoir des hommes,
Rêve de dupe se jouant de mon émoi.

Avenir dont les lettres forment navire,
Du paquebot de luxe à la triste galère,
Coque de noix et souvent amande amère,
On croise serein ou on rame, parfois pire.

Devant cette énorme vague, on coule, fragile.
Face à cette barrière d'eau infranchissable,
On se réfugie dans le passé plus confortable,
Astucieuse parade de l'inconscient si habile.

Que ferais-je de toi si demain tu me déçois ?
Que ferais-je de ce présent devenu du passé ?
Quels nouveaux rêves devrais-je inventer ?
Mais, en fait, peut-être n'arriveras-tu pas ?

Vogue navire, beau rêve d'avenir,
Avant de ne laisser qu'un sillage,
 Une ancre jetée si loin du rivage, 
Amarrant le sens du mot souvenir.



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Matin d'automne

Le 2013-09-04


En ce jour de feu, où de l'aube à l'aurore

Le monde s'est couvert de son plus bel or,
De très fines et délicates perles de rosée
se sont posées sur les toiles d'araignées.

La muse des poètes me souffle de bons mots

Soignant mes angoisses, guérissant mes maux.
La vie se colore de roux et réveille mon corps
En me donnant à nouveau le goût de l'effort.

Saison mordorée laissant l'impression étrange

Où tout autour de nous, et même en nous, change.
Feuilles humides qui volent, s'envolent et caracolent
Aux ordres impétueux d'un vent fou balayant le sol.
 

Pleurer sur soi n'empêchera pas l'arrivée de l'hiver
Qui demain nous donnera toute raison d'être amer.
Filent, défilent, tranquille, les jours et les années.
L'écureuil prévoyant sait anticiper la mort de l'été.  

Venez, mois d'ambres sereins et laissez vos rudes traces 

Sur les bois nus des forêts comme autant de disgrâce.
Venez à moi, douces ambiances champêtres d'Héphaïstos,
Mousses et lichens prolifiques nourris aux pluies de Chronos. 


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Nuage de septembre

Le 2013-09-01


Au premier jour de septembre

par la fenêtre de ma chambre
je vois ce nuage dans le ciel,
forme à nulle autre pareille.

Au gré d'un vent léger et rieur,
sous la main du grand ingénieur
qui patiemment forme et déforme,
il se métamorphose, se transforme.

Tantôt, créature céleste ailée
faite de goutelettes de rosée.
Tantôt géant assoupi et rêveur
allongé sur un matelas de vapeur.

A chaque fois que je le regarde,
bouger ses formes rondouillardes,
il apparaît, du moins il me semble, 
si proche de moi qu'il me ressemble.

Ether sans saveur et sans consistance,
Etre solitaire, sorte de transparence.
Vapeur céleste, coeur vide, sans membre,
Rêveur mélancolique, nuage de septembre.   


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Ne croyez pas que l'on oublie

Le 2013-08-31


Brassé par les vagues éternelles

Le temps a quelque chose de cruel.
Une année, deux années funestes, 
Les mois passent, l'émoi reste.
Dans les champs des sourdes douleurs,
Les moissons de toutes nos peurs
récoltent tant de blés frondeurs
qui feront du pain de nos pleurs.

Ne croyez donc pas que l'on oublie.
Mais, tout simplement, on enfouit.
Ne croyez pas que rire désormais
n'est autre chose que pied de nez
à ce que furent les brumes du passé.  
Accourez créatures du vent, des forêts,
Révélez-nous la porte de vos éternités,
Invitez-nous au bal des matins azurés.

Rassurez-vous, hommes et femmes déçus
par le tourbillon de vos rêves perdus. 
Je n'ai pas d'animosité contre l'Eternel,
De m'arracher l'amour et l'amitié pareil.
Mes raisons de crier, de fondre, de pleurer
s'équilibrent toutes avec celles d'espérer.
Je suis un printemps, un petit bout de toi.
Le flambeau céleste est porteur de ma foi.

 
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Conjugaison temporelle

Le 2013-08-23


Le présent nous apparaît souvent imparfait
A cause d'un passé pas si simple à gérer.
Il se rit totalement du futur qu'il estime
trop conditionnel et conduisant à l'abîme.
Le temps assassin se gâte et se conjugue.
Elève dissipé, habitué à faire des fugues. 
Le temps tâteur me touche et me consomme,
se rit de mes rides et s'en moque en somme.

Glouton ineffable, avaleur d'âme,
Bouffeur de foi à Saint grammes,
Je cède à ses avances misérables.
Je l'aide à construire cette fable,
Assis auprès de La Fontaine trop belle,   
Au doux clapotis des sources éternelles,
Où je bois mes dernières heures pensives
Dans le courant des passions intensives.

Je chante tous les souvenirs de l'enfance.
J'apprends les temps du mouvement de danse.
J'esquisse un pas à la première personne,
Voulant rester sourd au glas qui sonne.
Je crie le temps qui passe et me glace.
Rêve de mort amer qui connaît ma place.    
Se cacher de toi n'est point une mince affaire,
Sablier nous surveillant de ses yeux de verre.


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L'encrier de la nuit

Le 2013-08-10


L'encrier de la nuit déborde et fait couler son encre

Qui se répand lentement sur la Terre et son ventre.
Le vent y puise, écrivant l'histoire d'hier et de demain,
En soulevant des flots d'écume de ses invisibles mains.
J'y construis mes rêves avant que la pensée ne s'enfuit.
Amis, venez avec moi sans peur dans le fond de mes nuits.


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La femme invisible

Le 2013-08-10


Suspendu aux lèvres de la femme invisible,  

A son charme et à sa beauté inaccessible.  
En victime très consentante et corruptible,  
J'espérais qu'elle veuille me prendre pour cible.  

Dans l'attente infernale et l'horreur indicible  
Qu'elle ne voit en moi qu'un simple fusible,  
Sa bouche, couleur de sang, me semblait terrible.  
Mais son existence même était-elle tangible ?  

Etait-elle rêve ou cauchemar indicible ?  
Femme vampire, succube d'un désir invisible.
Pour la combattre, il m'eut fallu plus qu'une bible
Et l'empaler sur mon pieu pour la rendre paisible.


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