Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Les appels du monde

Le 2015-03-15


Défilent devant mes yeux tant de paysages
Et moi, très tendrement, je te dévisage
Les nuages posés sur des demi-mesures
Nous rappellent que rien n'est moins sûr
Ni les honneurs, ni l'amour éphémère
Et si peu de chose dure sur cette Terre

C'est vrai, j'aime plus la liberté que les femmes
Saurais-je échapper à la douceur des flammes
Et les appels du monde sont parfois si forts
Que je fuierais volontiers pour un autre décor
Solitude, si âpre, mais que parfois je cherche
Plénitude et bonheur, je vous tends la perche

Le voyage, c'est toujours se retrouver soi-même
A l'autre bout du monde, pouvoir dire je t'aime
En être un autre, plus grand, et le même à la fois
Aller effleurer mes rêves, tout autant que ma foi
S'éloigner du quotidien pour l'extraordinaire
S'éveiller au monde comme à tous ses mystères

Oui, les appels du monde sont vraiment bien trop forts
Je sais néanmoins qu'ils pourraient causer quelque tort
De pagodes exotiques, en immenses déserts brûlants
De sommets enneigés balayés par la ronde des vents
De falaises abruptes léchées par les grands océans
Les appels du monde prennent toujours les devants.

Et ces appels sont immondes à nos sens tiraillés
Pourtant, ils traduisent le besoin de se réaliser
Avant de devoir faire face à la panne des sens
Franchir les frontières comme une autre chance
Croquer à pleines dents dans la pomme de la vie

Et présenter au guichet, le passeport de l'envie


Appel monde
 

Insolente beauté

Le 2015-03-12


Insolente beauté que mère Nature t'a donnée

Plus magique encore que l'écrin d'une île déserte
Tu mets bien trop souvent tous nos sens en alerte
Et, sans le vouloir vraiment, tu te joues de nous
Laissant les hommes à bout, sans dessus-dessous 

Insolente beauté,  mettant tant de coeurs en arrêt

Tous les éconduits lançent une bouteille à l'amer
Et les amoureux restent transis été comme hiver 
Tu ne les ménages pas avec ta bouche cerise
Tes jambes trop longues, ta poitrine exquise

Insolente beauté, beaucoup plus si affinité

Tous se réfugient alors dans des paradis artificiels
Tentant d'oublier tes beaux yeux aux couleur du ciel
D'Appolinaire à Verlaine, d'alcool fort en fée verte
De quoi perdre haleine et un jour causer leur perte

Insolente beauté, ils rêvent tous de t'aimer

Mais dis-moi, quelle est donc cette infinie tristesse
Qui point parfois dans ton regard, jolie princesse
Tu sais pourtant que ta grâce et ta féminité fascinent
Et que de leur pauvre coeur, ta splendeur est assassine

Insolente beauté, mais si seule en vérité

Mais quelle est donc cette troublante détresse
Qui broit ton coeur malgré toute cette sagesse
Néanmoins ta douce et belle clarté illumine
Quand point ta lumière extérieure, si divine

Insolente beauté qui veut toucher l'éternité


Sexy25

Le voyage en poésie

Le 2015-03-09


L 'air est doux, vivifiant au pays de la rime
E t j'atteindrai des monts de Vénus la cime

V oici la forme magique de toutes pensées humaines
O n ne peut qu'être sensible au clapotis des fontaines
Y -a-t-il meilleure introduction pour élever l'esprit ?
A vec un billet d'alexandrin pour voyager en poésie
G agner le pays des vers et y prendre son pied
E t se laisser emporter par la machine à créer 

E ncore une fois, traverser les grandes tempêtes du coeur 

N 'en ressortir que défait, tout retourné, mais vainqueur

P artir enfin pour un ailleurs
O ù les temps sont meilleurs
E t tous les rêves sont permis
S ur le fil obscur de mes nuits
I maginer ainsi d'autres vies
E t y construire son paradis


Voyage poesie

J'ai regardé en moi

Le 2015-03-07

J'ai regardé en moi et j'y ai vu
Un homme à nu et un enfant perdu
Un immense désert de sable blanc
Où il est temps de lever le camp

Je suis descendu si bas, 
Qu'il y faisait très froid
Dans les glaciers de l'âme
Porteurs de tant de drames 

J'ai regardé en moi, et il y a plu
Je ruisselle de gouttes de déjà vu
Espoir, non vraiment il n'y a plus
De rêves de soleil, chocolat fondu

J'ai regardé l'émoi, toujours bien présent
Tout comme hier, comme au premier instant
Des forêts d'acacias portant cent mille fleurs
Des abeilles besogneuses piquant mon coeur

J'ai regardé en toi, ma seule raison d'être
Enracinée en moi, bien au delà du paraître
A la fois mon chêne, mon tremble, mon hêtre
Et de ta sève sucrée, je voudrais me repaître

J'ai regardé en moi, tous ces ciels étincelants
Piqués de tant d'étoiles au lointain firmament
Et cette douce tristesse qui m'envahit souvent
Cruel reflet de ma solitude et de l'amour absent


Oeil

La ferme

Le 2015-03-05



La paille sèche doucement dans les meules blondes

Est-ce un secret de dire qu'elle se fout du monde ?
Les blés de la saison sont rentrés dans la grange
Reste une odeur de poussière, une senteur étrange

Après le labeur, la chaleur accablante d'un jour si beau
Le vin dans les gosiers secs et rudes a coulé à flots
La mère et son tablier ont regagné le corps de ferme
Le père est déjà saoul, il crie : ta gueule, la ferme

Ils ont l'habitude de toute cette violence, les mioches
De ces coups de sang, ces cris et toutes ces taloches
L'alcool est à cette détresse le seul point d'accroche
Même s'ils s'enferment dans leur carapace, c'est moche

Les enfants se réfugient alors loin de toute cette misère
Lisant "Martine à la ferme", partant pour une autre terre
Où violence verbale et physique n'ont pas le droit de cité
Où l'on rêve tendrement à de douces secondes d'éternité

Puis le père, rougeaud et bouffi, quand il tient encore debout
Arrive alors en ricanant auprès de la fille pour tirer un coup
Et le petit frère ne dit rien, il a peur et pleure beaucoup
Il est des drames, ruraux et familiaux, bien cachés de tous

Ta gueule, la ferme ! Ferme ta gueule !
Les mots claquent dans la bouche de l'aïeul
Le monde tourne avec ses sordides affaires
Un jour, de tout cela, je saurai te soustraire 


La ferme

Sur ta tombe

Le 2015-03-02



Sur ta tombe, longtemps, je me suis recueilli

Une drôle de façon, de rendre visite à un ami
Dans la combe, absence et manque ont ressurgi
Deux sentiments creux et froids comme la nuit

La mort cruelle désempare et rompt le charme
Sur la rive des souvenirs s'échoue une larme
Trace de chagrin passant totalement inaperçu
Noyée dans le noir Styx et ses flots continus

Devant ces quelques fleurs honorant ta mémoire
Exhalant l'âcre parfum d'un bouquet de désespoir
Derrière la douleur, les grands coeurs se dévoilent
Faisant alors face à nos destinées, figées sur la toile

Sur ta tombe, j'ai porté l'ombre de ta croix
J'ai parlé à ton âme et j'ai eu un peu froid
Sur ta tombe, mon ami, j'ai su que tu étais là
En cette lumière secrète, cette indicible aura


Tombe

De partout et de nulle part

Le 2015-02-24



Je suis de partout et de nulle part
J'avance l'âme nue, sans aucun fard
Dans les arbres où murmure le vent
J'effeuille les chapelets du temps

Ma vie, ai-je le droit de douter de toi
Empruntant tant de passages étroits
Sentiers boueux en glauques endroits
J'y ai perdu ma foi, ma raison parfois

Je sais bien que mon heure viendra
Pour mourir ou pour trouver ma voie
Alors, mon esprit éveillé s'ouvrira
Sur un ciel où ton sourire brillera

Perdu sur l'île mouvante de ton corps
Comme noyé dans mon plus beau décor
Je m'offre un doux répit, une petite mort
Partageant notre plaisir sans aucun effort 

Je suis de partout et je suis de nulle part
Je suis avant tout un être perdu et hagard
Je suis le rêveur fou d'un grand cauchemar
Te suivant partout et ne menant nulle part


Ile nulle part

Et même si

Le 2015-02-15


Et même si nos amours ne devaient être que fugaces

Et si nous ne volons qu'un peu du temps qui passe,
Peu m'importe, j'aurai des souvenirs pour mille ans,
La douceur de tes lèvres tout comme un doux présent.

Et même si le vent balaye les feuilles de mes poèmes,
Je saurai y mettre de l'ordre pour réécrire: je t'aime.
Peu m'importe le mauvais temps et toutes les tempêtes
Tant que la couleur de tes yeux, à mes yeux, se reflète.

Et même si un jour, vers d'autres cieux, la vie nous emmène
Si le parfum capiteux de ta fleur, encore à toi, m'enchaîne
Nous ne pourrons jamais oublier tous ces instants défendus
Où tout autour de nous, le monde s'arrêtait, comme suspendu.


Temple suspendu