Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Bel automne de ma vie

Le 2018-09-23



Quand l'automne descend sur la Terre
Que la Lune en mouvement se désespère
Des gouttes d'or se posent sur les arbres
Le coeur des feuilles se colore de marbre
Et le corps des filles au premier frimas
Se rhabille comme on remonte les draps
Sur la route qui nous conduira à l'hiver
J'entends en moi un poème de Prévert
Me rappellant, combien le parcours
Qu'il nous reste à faire est bien court
Mes amis, tout va si vite sur le chemin
On cligne des yeux et il est déjà demain
Sur le long ruban monotone qui s'étire
Ma vision se déforme, alors, je soupire
Femme, peux-tu m'aimer et me laisser libre ?
Mort, peux-tu me frôler et me laisser vivre ?
De mes saisons, tu n'es pas la pire
Bel automne de ma vie, je te respire



Saison


  

Mâle heureux

Le 2018-09-22



Malheureux rêve d'amour
Mâle heureux, peut-être un jour

Ne jamais vouloir faire de mal, si ce n'est à soi-même
Et tout doucement, à mots couverts, murmurer je t'aime

Malhabile cherche son style
Mâle habile baise en ville

Ne jamais renoncer à soi, forme de persévérance
Sinon lentement, sombrer dans l'accoutumance

Maladresse expressive
Mâle adresse une missive

Ne jamais arriver à s'échapper de sa prison doré
Et tel l'oiseau Lyre, de sa plume écrire le mot Liberté

Malentendu, lente déprime
Mâle entendu qui s'exprime

Ne jamais atteindre, ni effleurer le Nirvana
Mais rester philosophe dans tous les cas

Maladroite qui loupe le coche
Mâle à droite, femelle à gauche

Ne jamais abandonner et ne jamais douter
Aux sources de l'espérance, venir s'abreuver


Malheureux porte l'espoir
Mâle heureux pour un soir



Male

Sauf...

Le 2018-09-20



Fruits succulents et mûrs aux couleurs d'été
Abondance de biens que beaucoup ont espéré
Cette vie merveilleuse m'aura tout donné
Sauf peut-être l'amour tel que je le rêvais

La mort et sa danse macabre m'auront enlevé
Quelques bons amis, doux parents et alliés
Au fil des ans, cette vie m'aura tout repris
Sauf toutefois l'humour dont je me nourris

Derrière tous les chagrins et les petites joies
Je suis toujours resté droit comme il se doit
Au fil de l'eau, au fil du temps qui s'écoule 
Sauf-conduit pour affronter la houle

N'être que devoir
Naître pour te voir
Maître pour te mesurer
Il m'eut fallu toute l'éternité
Univers pour t'appréhender
Autrement qu'en étant naufragé
Sain et sauf, il me faudrait rester



Naufrage




 

Cher Victor

Le 2018-09-18

 

En te lisant, notre âme, de Paris ou d'ailleurs
S'appuie quasiment dos à dos contre notre coeur
Car tu nous secoues tant par tes mots cher Victor
Enfants misérables de la plume face à un tel senior
Nous somme admiratifs, enchantés par tes vers habiles
Face à tes tournures qui troublent nos esprits versatiles

Couché, endormi près de Booz rêvant à l'amour d'une femme
Notre oeil a pris conscience de l'intense clarté de ta flamme
Nous sommes tous en contemplations devant l'ampleur de l'oeuvre
Demain dès l'aube, nous tenterons d'écrire durant de longues heures
Mais avec nos pâles histoires nous n'atteindrons jamais aucun sommet 
Alors que toi, cher Victor, tu caresses sans cesse toute la voûte étoilée

De siècle en siècle, ta légende a grandi
Et même les Orientales t'ont ourdi
Derrière tes amours, derrière tes tourments
Ta maîtresse fidèle et tous tes beaux enfants
Tu n'as pu empêcher certains coups du sort
Quand Léopoldine au souper de la mort
Tu voulais être Chateaubriand
Tu es devenu Hugo Le Grand

Tout l'art d'être grand-père brille dans tes yeux
Les douces Feuillantines en sont quelques aveux 
Merci donc à toi, immense poète, très cher Victor
Pour tous ces livres hors du temps, tous ces trésors



Hugo
 

Il m'aura manqué

Le 2018-09-14



Il m'aura manqué un rayon de soleil plus grand qu'un été
Au-delà des moissons du coeur, sentiments à vendanger
Que l'on croque tout en douceur comme des raisins sucrés

Il m'aura manqué une vraie présence, quelqu'un à aimer
Et, sein contre sein, et, main dans la main, se promener
Dans toutes les saisons de la vie, toutes les belles éternités

Mais l'aventure incarnée est faite de nombreux épisodes
Vouloir que tout soit permanent et immuable est passé de mode
Car il y a des cailloux sur les chemins et des épines sur les roses

Il m'aura manqué des mers calmes et des horizons sans nuages
Une météo un peu plus stable, à défaut, j'aurai eu des pensées sages
La constance en moi à toujours écouter de la même oreille, le coquillage

Il m'aura manqué dans ce doux halo de lumière coloré tout autour de moi
La bonne couleur du corps subtil et du rayonnement qui en émane parfois
Ainsi va la vie, ainsi va la foi, on devient forcément un jour ce que l'on croit



Nounours
 


 

Inutile

Le 2018-09-13


Instants troubles de la vie
Nulle joie et nulle envie
Un vide sidéral qui tout empli
Tu traînes au bout de l'ennui
Il est temps de dérober
Les mots mis sous clé
Et réapprendre à aimer


Cle

 

 

Mes ancêtres

Le 2018-09-06



Mes ancêtres me transpercent le corps et l'âme
De flèches de feu trempées dans les flammes
Du carquois pendant à leur côté ils me décochent
Ces pointes acérées dont ils ont empli leur sacoche  
De leur force, leur peur, leur joie et leur faiblesse
Je ressens tous ces rêves, ces failles, ces détresses
Tout ce qui fait pencher la balance, poids du passé
Au travers du temps sans cesse renouvelé, rejoué
Le fléau qui alourdit mes poches et c'est moche
Je suis la cible, victime de l'indicible anicroche
Tous ces fantômes qui chaque nuit nous carressent
Derrière mes ans être fort pour qu'enfin je renaisse
Et le vent des tourments mumure à mes pauvres oreilles
"Voilà les bagages, l'héritage pour remplir ta corbeille" 



Sebastien




 

Ces mots...

Le 2018-09-05

 

Ces mots qu'on me dit
Ces mots qu'on maudit
Et demain s'assombrit


Tous ces testaments
Ces bouts de serments
Qui pèsent en dedans

Tous ces mots qui pourrissent
Qu'on met dans des livres
Et qui parfois nous délivrent


L'émail de la vie
Couche de vernis
Un espoir qui luit

Ces mots faisant les gros titres
Ayant quelquefois droit au chapitre
En bibliothèque derrière des vitres

Quand je crie, quand j'écris,
Perdu tel un enfant de la nuit
Aux rêves endormis, insomnies

Ces maux qui nous rendent fous
Face à l'univers qui se rit de nous
Petites fourmis qui prient à genoux

Sur du papier blanc ou couleur de miel
Laisser la trace de quelques arcs-en-ciel
Quelques traits du grand dessein spirituel

Ces mots qui resteront en moi
Que je ne ferai pas peser sur toi
Pour que tu restes libre de tes choix

Mais j'écrirai mon temps, j'écrirai mon âge
Avec ma sueur et mon sang, page après page
Comme le témoignage d'un de mes passages 

 



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