Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Une mère

Le 2013-05-26


Une mère, c'est un merveilleux rempart
mais c'est aussi et avant tout un art
pour jongler avec ses propres envies,
amour, don de soi et pardon gratuit.

Une mère, c'est un refuge contre l'oubli,
un être qui pour vous donnerait sa vie,
oublierait repos, sans compter ses nuits,
viderait son sang, une mère c'est un cri.


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Les sept vies du fantôme

Le 2013-05-18


Dans le froid de mes nuits

danse le vent et la pluie.
J'erre au creux de l'ennui
flirtant tout près de minuit
avec le souvenir de la vie,
traînant mes chaînes impies.

Et je fus un homme autrefois.
Je fus une flamme quelquefois.
Vous les hommes, vous mes pairs,
vous avez commis tant d'impairs,
que ma mémoire efface les traces
d'une humanité dont je me lasse.

Dans le vide inter-sidéral je danse
Et avec de l'éther spectral je panse
les blessures si profondes de mon âme
revivant à l'infini, tous mes drames.
Je hante toujours vos chemins de ronde.
Je suis l'ombre et le reflet du monde.

Miroir de Votre double dans l'au-delà,
Je traîne dans mon sillage tant d'effroi
sur l'histoire humaine que cela me glace
et je passe, commets l'impasse et trépasse.
Je suis le signe obscur guidant vos nuits,
Mystère et révélateur de toutes vos vies.


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Une guitare à la mer

Le 2013-05-16


J’aurai aimé être Django ou un brillant guitar-hero.
Etre dégourdi du manche, pas musicien du dimanche.
Etre le nouveau Santana, pas vendeur chez IKEA.
Guitariste chez Pink Floyd, pas assureur à la LLOYD.

Et puis la vie reprend la main et voilà ce que l’on devient :
Banal informaticien, ombre frustrée d'un musicien.
On se réveille un beau matin en voulant changer son destin
Aux côtés de Led Zeppelin, pas ouvrier chez Michelin.

On n’a pas tous du talent, le swing inné d’un gitan.
On ne prend pas tous les risques, comme faisait Jimmy Hendrix.
Et quand son heure est passée, faut aller se recoucher.
Arrêter de faire ses gammes et savoir éteindre la flamme.

J’ai jeté bien amer, ma guitare à la mer.
Je connais la musique : « plaira pas aux critiques ».
J’ai laissé passer l’heure : « Trouvera pas de producteur ».
J’ai appris la leçon : « Pas pour toi mon garçon ».
Je connais le refrain : « Mangera pas à sa faim ».
J’ai appris la chanson : « Reste à ta maison ».
Bien rentré dans l’hiver du cimetière des trouvères.
Lire dans les faits divers : « Une guitare à la mer ».


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Version musicale de  "Une guitare à la mer"

Désespérance des espérances

Le 2013-05-12


Quitter, dépité, blessé, délaissé,
tout au bout de la laisse de la vie
comme un pauvre chien de l'ennui,
rampant dans cette fange dessinée
avec autant de merde et de bruit
m'imposant enfin le silence à jamais.
Quitter ! qui t'es ? Acquitté mais défait
par toutes ces saisons dépassées
loin des fées d'été, des faits divers.
La magie opère encore d'accord,
mais je m'ennuie dans cette mort.
L'amour est mort, l'amour à mort,
L'amer prend corps, la mer à babord
et je me noie dans un océan infâme
de renoncement à la petite flamme
qui brille, scintille, vacille et me titille.
Je suis perdu, vaincu par mes abus,
reclus perclus, fruit pourri, défendu.
Dors, maintenant, rêveur insatiable,
ton créateur t'invite enfin à sa table.

 

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Un autre départ

Le 2013-05-12


N'as tu jamais rêvé d'un autre départ où s'effaceraient toutes tes erreurs passées,

Où s'ouvrirait un grand boulevard sur lequel ton âme plus légère danserait.
Tout recommencer depuis le départ, avec les bagages d'aujourd'hui déposés
et refermés sur le linge sale de la conscience, comme une seconde chance.
Effacer l'ardoise laissée dans les mémoires, une dette cruelle, une saveur rance.
Partir à reculons, revivre son passé muni d'un effaceur ou d'une gomme blanche.
Se refaire une virginité dans le coeur des autres, et vouloir te rencontrer à nouveau.
Te retrouver la toute première fois et te dire en toute sincérité ce que j'ai pu louper.
S'empresser de prendre ce train fou pour nulle part et ne plus changer de trottoir.
Te regarder une dernière fois en face, avant que la mort enlève les derniers espoirs.
Et, même bien au delà des champs Elysées, te prouver que je saurai encore t'aimer.


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Elle ne tenait qu'à un fil

Le 2013-05-10


Sur la longue branche du grand arbre noir

Est pendue la triste silhouette du désespoir.
La corde de l'incompréhension serrée sur son cou,
Pâleur et froideur de la mort posées sur ses joues.
Ses seins de marbre, pour toujours endormis
Ne nourriront pas l'enfant dans son ventre blotti.

Délaissée par son amant de passage,
En route vers d'autres amours volages.
Condamnée par l'orgueil de parents abominables,
Face à cette douleur, elle a préféré plaider coupable.

Seule sa vie ne tenait qu'à un fil, elle est morte à cause d'un pauvre type débile,
ayant mis dans son coeur un peu d'insouciance, dans son corps un peu de semence.

Seule sa vie ne tenait qu'à un fil, elle est morte à cause de parents débiles,
ayant dans le coeur plus d'intolérance que d'amour pour leur descendance.

Sur la longue branche du grand arbre noir
Est pendue la triste silhouette du désespoir.
La corde de l'incompréhension serrée sur son cou,
Pâleur et froideur de la mort posées sur ses joues.
Le cordon ombilical que personne n'a voulu couper.
La mère et l'enfant dont personne ne voulait.

Il n'y a pas toujours que des enfants sages, mais rien ne vaut que l'on parte avant l'âge.
Aucun déshonneur, aucune honte, aucun outrage ne doivent prévaloir sur ce message.



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Les éboueurs

Le 2013-05-10

(Luober / MF)

Il est cinq heures dans les ruelles
du vieux village tout ridé,
éboueur accroche-toi aux ridelles,
il va encore falloir suer ta pâtée.

Il est cinq heures dans les ruelles

et dans la benne tout au fond
s'entassent nos rêves de soleil
dans le cul vaste du camion.

Témoins délaissés, des laissés pour compte,
Nous sommes lésés, nous sommes les éboueurs.

Poubelles infectes, restes puants,
rebuts des tables, gaspillage.
Bouffer et jeter tout le temps,
pour le quart monde, c'est un outrage.

C'est notre boulot, c'est notre peine
d'être le témoin de vos abus.
Boîte de caviar, vision malsaine
pour ceux qui dorment dans la rue.

Témoins délaissés, des laissés pour compte,
Nous sommes lésés, nous sommes les éboueurs.

Poubelles bien grasses et parfumées
à l'ail, au gigot ou aux moules.
Vieilles choses mortes et oubliées,
vous êtes le reflet de la foule.

Vous puez dans tous vos excés
bien calés dans vos pantoufles
vous ne pensez plus aux affamés,
à ceux se nourissant de leur souffle.

Témoins délaissés, des laissés pour compte,
Nous sommes lésés, nous sommes les éboueurs.

 
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Version musicale de "Les éboueurs"

Sévilla Blues

Le 2013-05-10


Sévilla sous ton soleil de plomb, mon âme s'évapore et mon coeur fond.

Ta corrida d'amour est un jeu mortel, le regard des femmes paraît si cruel.
Le chant des guitares qu'on entend au loin couvre le murmure de tes jardins.
Des hidalgos jaloux me toisent, craignant que je cueille amour comme framboise.

Je n'aurai jamais du la regarder, diable de gitane au corps hâlé,
Elle dansait le flamenco à moitié nue, dans la chaleur de tes rues.
Je me suis laissé gagner par ta fièvre, volant un baiser sur ses lèvres.
Et puis j'ai joué avec elle toute la nuit des castagnettes sans étui.

Fille du soleil, tu as le ventre chaud, ton mari n'est plus un hidalgo.
Fille du soleil quand le vin coule à flot, ton mari a tout du taureau.  
Sévilla sous ton soleil de plomb, mon âme s'évapore et mon coeur fond.
Ta corrida d'amour est un jeu mortel, je ne sortirai pas indemne de ce duel.

Sévilla, tu m'entraînes dans ta folie.
Sévilla, tu m'emportes dans tes nuits.



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