(Luober / MF)
Il est cinq heures dans les ruelles
du vieux village tout ridé,
éboueur accroche-toi aux ridelles,
il va encore falloir suer ta pâtée.
Il est cinq heures dans les ruelles
et dans la benne tout au fond
s'entassent nos rêves de soleil
dans le cul vaste du camion.
Témoins délaissés, des laissés pour compte,
Nous sommes lésés, nous sommes les éboueurs.
Poubelles infectes, restes puants,
rebuts des tables, gaspillage.
Bouffer et jeter tout le temps,
pour le quart monde, c'est un outrage.
C'est notre boulot, c'est notre peine
d'être le témoin de vos abus.
Boîte de caviar, vision malsaine
pour ceux qui dorment dans la rue.
Témoins délaissés, des laissés pour compte,
Nous sommes lésés, nous sommes les éboueurs.
Poubelles bien grasses et parfumées
à l'ail, au gigot ou aux moules.
Vieilles choses mortes et oubliées,
vous êtes le reflet de la foule.
Vous puez dans tous vos excés
bien calés dans vos pantoufles
vous ne pensez plus aux affamés,
à ceux se nourissant de leur souffle.
Témoins délaissés, des laissés pour compte,
Nous sommes lésés, nous sommes les éboueurs.

Version musicale de "Les éboueurs"