Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

La fuite en avant

Le 2014-02-13

Toi ! Oui, toi que j'interpelle
Femme mûre ou belle demoiselle.
Sauras-tu me rejoindre là-haut 
Dans ces endroits faits d'idéaux ?

J'ai faim d'aventures, de vérité 
J'ai envie de me perdre à jamais
Dans ce beau voyage intérieur
Avec toi mon amour, ma soeur.

Loin de toutes les mortes habitudes,
Loin de toutes les fausses certitudes,
Parcourir tous ces chemins oubliés.
Ne pas se fermer, ne pas renoncer.

Laisser les émotions nous submerger,
Laisser peurs et préjugés exploser,
Ne plus survivre tendre et douce amie
Mais vivre à fond et toucher l'infini.

Je meurs, tu meurs, il meurt en douceur.
Je crève, vie si brève, ouvre-moi le coeur.
Face à moi, l'océan rugissant qui s'écrase
Sur la grève, je déclame de belles phrases.

Sauras-tu les entendre et me rendre grâce ?
Sauras-tu me surprendre, enfin être en phase ?
Devant moi, la porte du temps qui se rétrécit.
Il me reste cette fuite en avant dans ta nuit.


Sans titre 14

L'ennui

Le 2014-02-09

 
Le principal ennui avec l'ennui,
C'est qu'il est couleur de pluie
Et se confond souvent à la nuit,
Là où tous les chats sont aigris.
L'ennui rend nos vies si grises
Que toutes espérances, il brise.
Nos derniers rêves encore debout,
Il les soumet et les met à genoux.

L'ennui est là le samedi, le dimanche,
Capable de rendre nos nuits blanches.
S'il disparaît dans les bras de Morphée
Tel Don Quichotte dans ceux de Dulcinée,
L'ennui en embuscade n'est jamais très loin,
Assez sournois pour nous reprendre la main
Dès que surgit de l'ombre le petit matin,
Dès que le quotidien lui redonne sa faim.

Le drame terrible avec l'ennui,
C'est qu'il grignote nos vies.
C'est un chagrin enfoui, délicat,
Un sentiment subtil, très adroit,
Ce qu'il faut pour rester droit,
Le minimum pour vaincre le froid.
L'ennui a un doux visage triste,
Où l'amour reste la seule piste.


Sans titre 13

Au café des fleurs

Le 2014-02-08


Au café des fleurs, il y a deux enfants
De ceux qui n'ont pas vu passer le temps.
Au café des pleurs, voilà deux adolescents
Qui ont vécu, aimé, souffert séparément.
Au café des douleurs, il y a le destin
Qui éloigne, rapproche et joue sans fin.

Il y a de la pureté dans leur regard,
Comme une lueur de "jamais trop tard".
Il y a de la sincérite, de la pudeur
Comme une belle étincelle de candeur.
Au café des fleurs, il y a deux enfants
Qui, tel leur amour, sont devenus grands.


Sans titre 12

Une fleur sur le chemin

Le 2014-02-02


Dès que la folle agitation du monde baisse,
Et que toute animation autour de toi cesse,
Tu te retrouves emprisonné par tes pensées,
Alors tout ton être, vers elle, est tourné.

Telle une apparition surgie de ton passé,
Souvenir de cette ombre brune tant aimée,
Passée autrefois si vite dans ta réalité, 
Sans avoir pris le temps de la respirer.

Hier, posée à la croisée des destins,
Tu as trouvé une fleur sur ton chemin.
Cherchant une explication mais en vain,
Arriver à comprendre le signe du destin.

Ton âme captive est malmenée par l'épreuve.
Ton coeur inondé est emporté par un fleuve.
Dans les flots de tes sombres incertitudes,
Trop tard pour te délivrer de ta solitude.

Les anges te parlent d'elle, pourquoi ?
Des voix te ramènent à elle, désarroi.
Renaîs en toi cette incessante mélancolie
Qui trouble le voile sombre de tes nuits.

Même les plus belles fleurs ne sont pas éternelles
Et, comme nos vies, elles dépérissent sans soleil.
Quand le passé, le présent, l'avenir se mélangent,
Le monde d'à côté t'interpelle, saveur si étrange.

Comme un fantôme hanté d'éternelles souffrances,
Tu attends de tes rêves une forme de délivrance.
Quelle réponse trouver, quel avenir promettre ? 
Devras-tu ici mourir pour à nouveau renaître ?

Images 8 

 

 

 

 

Désert intérieur

Le 2014-02-01


Planté face à moi-même,
Dans le miroir du temps,
Devant ce reflet blême,
Je doute du firmament.
L'ombre envahit tout,
Au dehors, au dedans,
Elle me ronge surtout
De ses méchantes dents.

Avec un brin de tristesse,
Arrachée à la plaine,
Au goût de la vieillesse,
Et des pensées malsaines,
Promener un coeur solitaire,
Dans ces déserts intérieurs 
Emplis de douceurs amères, 
Et croire encore au meilleur.

Gronde en moi le feu sacré,
Un lac aux eaux dormantes,
Le tableau d'un ciel étoilé,
Une âme captive, aimante.
Un combat en moi fait rage,
Rêve, passion, incandescence,
Espace désertique où j'enrage, 
Sables émouvants, indifférence.

Passées les douces espérances,
Reste une vie de contemplation,
Baignée, noyée d'accoutumance,
Le règne froid de l'abnégation.
Alors qu'attendre de demain ?
Qu'écrire au bas de la page ?
Rien, si ce n'est le mot fin.
Dormir du sommeil des sages.


Sans titre 11

La pièce du fond

Le 2014-01-18


Dans la pièce du fond,
Le grenier si profond,
Nous cachons notre moi,
Lieu secret et si froid
Où personne jamais ne va,
Tout un monde bien à l'étroit.

De nous, c'est l'inaccessible partie,
Où tout notre être est bien enfoui.
Cet endroit dont personne n'a la clé
Et dont seul, cet amour tant espéré
Pourrait un jour révéler les secrets. 
Qui verra la lumière derrière l'obscurité ? 
Qui saura aller chercher si loin en nous ?
Qui saura faire sauter ce précieux verrou ?

Exilé de l'amour, en couple ou célibataire,
pas de remèdes à cette solitude réticulaire.
Elle est en nous, tapie, forme d'abdication,
Toujours à l'affût de nos grandes émotions.
Pourtant, parfois, on croise des êtres si proches
Avec qui, il ne faudrait pas louper le coche.
De nous, le tourbillon de la vie les approche
Puis à nouveau, les éloigne, et ça c'est moche ! 

De toutes les solitudes carnassières,
Cette cachette est le dernier repaire.
Cet isolement intérieur nous dévore,
Nous ronge tel un animal omnivore.
Qui saura un jour nous y rejoindre
Et y sentir notre coeur poindre ?


Images 7

A tout moment

Le 2014-01-18

A tout moment, toute heure de nos vies,
Il peut arriver quelques merveilleuses folies,
Tombées de l'arbre comme un doux fruit
Ou de la lune comme un croissant de nuit.

Derrière les grandes ombres de l'ennui
Se cachent peut-être quelque sourire ami
Attendant calmement son moment de sortie,
Prêt à nous ouvrir les portes du paradis. 

A tout moment, tout coeur transi, perdu
Peut, sur l'être aimé, jeter son dévolu,
Au rythme des murmures de doux aquilons,
Sous les douces flèches du beau Cupidon.

Pâles amours s'étalant aujourd'hui
Sur le grand tapis glacé de l'oubli,
Demain, vos couleurs seront ravivées
de mille nuances rappelant l'été.  


  
Images 6

Au bord de la route

Le 2014-01-03

Me voilà, assis seul au bord de la route, 
N'attendant plus rien d'autre que la mort.
Recouvert par la noire poussière du doute,
J'ai tout vécu de ma solitude, doux trésor.

Derrière mes belles envies de mourir
Se cache la folie de t'aimer encore.
C'est vrai, je n'ai plus rien à dire
à la face du monde, trop vaste décor,
Sauf crier mon rêve d'amour absolu,
Et pleurer de lourdes larmes d'airain.
Tu es le souvenir des douleurs du vécu, 
Tu es le drame de tous mes lendemains.

Au bord de la route, je t'attendrai
Ame soeur, sauras-tu enfin t'arrêter ?
Au bord de la route, aussi, je te rêverai
Jusqu'à ce que mort s'en suive et vie effacée.

Et même bien au-delà de cette pâle existence,
Sur le chemin du ciel, dans la poussière d'étoiles,
Je te traquerai comme une seconde chance,
Et, du grand mystère, je léverai enfin le voile.