Le blog poétique de LUOBER

Retrouvez ici, poèmes, articles et passions culturelles de votre héros,
ainsi que toute la petite histoire de la trilogie et autres anecdotes.

Eteindre le passé

Le 2013-04-22


Il y a ce que tout cela a été, et ce que cela aurait pu être.

Il y a toi, il y a moi, par dessus tout cela, il y a les autres.
Les objecteurs d'inconscience, ces drôles de faux apôtres,
ceux qui payent, conseillent à la fois, juste pour le paraître.
A l'époque des choix, je n'étais pas là, j'étais dans ma peur.
A l'heure du malentendu, j'ai souffert, j'ai tout pris à coeur.
On fait souvent des paris sur la désespérance, choix capital,
Abandon moral, tourner la page du doute, celle qui fait mal.
La fuite en avant, l'éloignement et ses froids déchirements,
recherche d'un salut admirable, d'un ailleurs de survivant.
Je n'ai pourtant rien appris de tous ces instants de douleurs.
Malgré tout, le ciel s'est toujours levé sur de beaux matins,
de douces pluies, des parfums d'été et des automnes sereins.
La vie m'a gâté et j'ai su l'aimer malgré mes craintes diffuses,
malgré mes angoisses de tomber dans certaines de ses ruses.
Autrefois, plus qu'un corps à pénétrer, je cherchais une âme,
une soeur, une âme soeur, une forme insensée d'immortalité,
fantasmant d'entendre à mon endroit un courageux "je t'aime".
Rêve utopique, un brin narcissique, un de mes plus beaux drames,
jouer le beau rôle du mal aimé magnifique d'entrée de gamme,
plus confortable que celui du mâle aimé de toutes ces dames.
Sur la scène des passions oubliées, le rideau finit par tomber.
A trop vouloir bien faire, c'est bien fait, on éteint son passé,
Cette lumière d'espoir, frêle bougie, peu à peu consumée.


eb-101.jpg

Formes d'être

Le 2013-04-22


Naître, paraître, disparaître...
Un champ de blé, un chant d'été,

Cette douceur presque oubliée.
Laisser les tourments pour un jour,
Etre créé lors d'un instant d'amour.
Naître au monde un matin bleuté,
S'éveiller à la vie et progresser.
Peu à peu, rentrer dans le moule
Et puis se fondre dans la foule.
Dans le chaos de nos sociétés
Civilisation du paraître, de la télé,
Ne plus se reconnaître dans la psyché.
Etre ce néant, ce numéro comprimé.
Faire un jour partie d'une fournée,
moissons partant avec régularité,
vers un au-delà longtemps redouté,
et comprendre énergie et éternité.
Naître, paraître, disparaître...


eb-80.jpg

Passage à vide

Le 2013-04-20


Il est des jours, il est des nuits, où ton corps souffre, où ton corps crie

et tu sais bien que la dépression n'est pour certains qu'une vague notion.
Et bien loin de la loi des meilleurs, tu cherches une plage de douceur.

Toute faiblesse est pire qu'une faute pour tous ceux qui cirent des bottes.
Et, il te faut monter, ramper, gravir toute la côte et toujours faire en sorte
de chevaucher le cheval d'orgueil, cassant dent pour dent, crevant oeil pour oeil.

Il est des nuits pleines d'insomnies qui succèdent à des jours emplis d'ennuis
où ta santé chancelle puis doucement vacille et te rapproche de la faucille.
Tu ne crois plus en cette loi des meilleurs, pour toi la vérité est partout ailleurs.

Dans ces passages à vide, emplis de relents d'acides, les tripes nouées dans le bide,
tu sens pousser sur ton visage toutes tes rides,  avec ces angoisses qui te brident.
Tu vis souvent des passages à vide,  avides, rigides avec ton âme comme seul guide.



eb-102.jpg

Rengaine

Le 2013-04-20


La vie, c'est comme une chanson qu'on fredonne tout du long ! 
Cette chanson, c'est mon hymne. On vit tous deux au même rythme !

Alors dès le premier couplet, c'est là que naît un petit bébé.
On trouve un joli prénom, à défaut de se faire un nom.
Tout le monde fête la naissance et puis la vie avance.

On grandit dans l'insouciance dans les écoles de la France.
On ne sait pas ce que l'on fera, ni ce que l'avenir réservera.

La vie, c'est comme une mélodie qu'on apprend puis qu'on oublie.
Cette chanson, c'est mon hymne. Une bouée à laquelle je m'arrime !

Mais, dès le second couplet, c'est là que cela commence à se gâter. 
Si tu n'es pas surdiplômé, au chômage tu peux pointer.
Même si tu sors major, c'est pas le meilleur passeport.
Il est des parcours à pistons qui t'ouvre toutes les professions.
Mais si tu n'es pas du bon quartier, tu resteras souvent à quai.

Cette chanson a du rythme, comme la vie où tu trimes !
On est qu'au troisième couplet et là tout peut déraper.
Entre deux crises et un conflit, tu peux aller au tapis.
Si tu n'as pas un moral d'acier, tu auras du mal à te relever 
et si ta femme est vénale, sûr qu'elle te laissera "que dalle".
Toute une vie à bosser pour ne jamais rien en retirer.

Cette chanson est un hymne aux accent de "I had a dream !"
Sur un bon fond d'humanisme, elle dénonce tant de crimes.
Ce gâteau à partager, source de conflits d'intérêts.
Au delà de l'égoïsme, principal socle du capitalisme.
N'y a-t-il donc pas à transmettre des valeurs autres que "Paraître" ?
On chie tous sur la planète, mais un jour, elle fera place nette !

Cette chanson, c'est mon hymne, notre vie a le même rythme !
Tellement effréné que l'on passe souvent à côté !
Enfin, on finit dans la poussière sans résoudre aucun mystère.
A coup de journaux à sensations, on en oublie les vraies questions :
Pourquoi le ciel ? Pourquoi la Terre, le Paradis et l'Enfer ?
Aussi con aujourd'hui qu'hier, on remplit les cimetières !



eb-103.jpg

Le regard des autres

Le 2013-04-20


Tu passes dans la rue, les gens qui te font face

te font bien ressentir que ce n'est pas ta place.
Leur regard de curieux réveille tes angoisses.
Tout ce qu'il y a en eux est pour toi une menace.

Sur ta couleur de peau ou bien ton handicap,
sur ta jupe trop courte, la façon dont tu te sapes.
Au nom des préjugés et de l'intolérance
se dresse devant toi la peur d'une autre France.

Que faudra-t-il prouver ? Que faudra-t-il refaire ?
pour qu'en toute liberté, tu puisses enfin leur plaire.
Que faudra-t-il changer dans le regard des autres
pour que l'un de ces jours, tu puisses être quelqu'un d'autre ?

Les préjugés tombent moins souvent que les hommes.
Les idées préconçues sont le ver dans la pomme.
Tu passes dans la rue, les gens qui te font face
te font bien ressentir que ce n'est pas ta place.

Vivre la différence, vivre l'intolérance.
Ces regards qui se posent, c'est pour toi l'overdose ! 


eb-86.jpg

Version musicale de "Le regard des autres"

La vie de château

Le 2013-04-20


De l'autre côté des douves,

je sais bien que l'on trouve,
la plus belle des princesses
et de nombreuses richesses.

Mais ici, dans le pauv'village,
il n'y a que la peste et la rage.
Mais ici bas, dans le bourbier,
on n'est pas prêt de s'en tirer.

Il paraît que là-haut au château,
tous les jours, il y a du gâteau.
On mange dans de la vaisselle.
On sent bon sous les aisselles.

Mais ici, dans la contrée,
au purin on est parfumé.
Mais ici, dans nos taudis,
cela sent la mort et le pourri.

On nous met Dieu en paravent
et on a tous quinze enfants.
Mais pour les nourrir demain,
il n'y a qu'un quignon de pain.

Mais, de l'autre côté du rempart,
on dit qu'il y a saucisse et lard.
Et dans les vergers du châtelain
de quoi enfin assouvir sa faim.

Il faudra bien qu'un jour cela cesse
que l'on arrête toute cette détresse.
On nous prélève encore l'impôt
alors que l'on a que la peau sur les os.

Beaucoup d'enfants de notre France
finiront comme gibier de potence
car ils voudraient tous bien exister
et au château pouvoir rentrer.

Faire danser la marquise
et puis manger à leur guise.
Il n'y a pas qu'au paradis
que l'on voudrait une meilleur vie.


eb-84.jpg

A la place du doute

Le 2013-04-20


Vision tragique de ce qu'est ton destin,

personne ne t'assiste ou te tend la main.
Le doute s'installe, le doute t'étreint,
tu te crois responsable de ce qui na va pas bien.

Alors tu réalises que tu es bien seul et tu lâches prise, ton âme est en deuil.
Tu ne crois plus en rien, ne tiens plus à rien, même pas à cette vie de chien.
Tu redoutes chaque matin chagrin pour savoir ce que te réserves demain.

A la place du doute, il y a cette femme
debout sur ta route, et renaît la flamme.
A la place du doute, il y a cet enfant
qui ouvre ta route, ce nouvel élan.

Et là, tu peux croire que c'est ton destin,
Merveilleuse histoire, construire demain.
Le doute se dissipe, le doute s'éteint
et tu te sens capable de tendre la main.


eb-104.jpg


Revers de médaille

Le 2013-04-20


Cahin-caha, on tire souvent sa vie à pile ou face,

pas plus facile, ni pire que le voisin d'en face.
Que l'on naisse gros gibier ou bien simple volaille,
il y a forcément parfois des jours de grisaille.

Les plus fragiles, les plus faibles, d'entre nous,
ne sont pas armés pour recevoir les coups.
Mais que l'on soit fort ou que l'on défaille,
on perdra tous, un jour, une bataille.

Ecrasé, oppressé de boulot ou sans travail
On trime toutes et tous pour notre boustifaille
et bien sûr ce n'est pas tous les jours ripaille,
veau d'or, bien tassé dans le wagon à bétail.

Alors certains crient et mettent la pagaille,
bien souvent ils se heurtent à la mitraille,
et, tout juste après leurs funérailles,
on se sert d'eux comme épouvantail.

Quand on convole en juste noces,
que l'on s'aime, que l'on fasse des gosses,
que l'on reste ou que l'on s'en aille,
il y a toujours un revers à la médaille.



eb-1.png