Tel un poète maudit aux rêves éphémères
Je n'aurai plus jamais peur de brûler en enfer
J'accosterai au pays des grands ports oubliés
Pour y suivre des filles aux saveurs vanillées
En buvant du vin blanc en soirées orgiaques
Je me repaîtrai de sexe au fond de tous ces "claques"
Dans ce monde humide qui peut paraître glauque
Je ne serai plus jamais celui dont on se moque
Mais j'étais bien trop sage pour les attirer
Toutes ces filles préfèrant les marins tatoués
J'invoquerai alors le fantôme de Baudelaire
Qui dansera avec moi dans tous ces repaires
Nous composerons des poèmes érotiques
Qui seront éreintés par toutes les critiques
Mais Charles et moi, au fond, on s'en fout
Pourvu qu'ensemble, on écrive un coup
Ainsi, je serai indécent, impoli et cynique
A l'opposé de cet homme si mélancolique
Et grâce à toutes nos caresses alertes
A deux, nous ferons jouir la fée verte
La sortant du bordel où on l'aura trouvée
Elle sera le joyau de toutes nos voluptés
Elle deviendra reine quand nous serons rois
Et l'on s'abandonnera dans son sillon étroit
Avec toi, je serai sûr de moi et un brin rebelle
Et lascive à nos pieds, elle sera la plus belle
Puis, elle assouvira, un à un, nos fantasmes
Menant nos plumes à des milliers d'orgasmes
Le vent du sud gonflera les voiles de nos vaisseaux
Quand nous ferons l'amour en déclamant nots mots
Les autres poètes jaloux devant nos "peau à peau"
Rêveront d'obtenir d'elle d'aussi longs sanglots
Baudelaire et moi, ferons de grands voyages
Où nous nous échouerons à d'étranges rivages
Et nous ferons macérer de noires décoctions
Breuvages magiques aux fleurs de la passion
Tel un poète endormi dans ses rêves éphémères
Je coudrai avec soin le linceul de feu Baudelaire
Je me réveillerai alors en un grand cimetière
La poitrine alourdie par une croix de pierre