Mettre les voiles

luober Par Le 2014-05-14


Sur des terres hostiles balayées par les vents,
Loin du monde des hommes, ce fracas grouillant,
Quelques maisons isolées, parcelles éparses
D'habitants esseulés, de la lune ou de mars.

Côte déchiquetée et orgues de rochers bruts
Où je déambule, j'avance et j'erre sans but.
Embruns légers et salés fouettant mon visage,
Je sens l'appel du large, d'un monde sauvage.

Vouloir partir à jamais vers quelques ailleurs,
Se retrouver enfin et laissant toutes douleurs.
Au diable les souffrances d'un monde trop pressé,
Se rapprocher de moi pour vivre mon authenticité.

Sans heurt, apprendre à se poser, délicatement,
Bel oiseau de mer sur une plage de sable blanc.
Le fumet du poisson et le gôut iodé des coquillages,
L'herbe est-elle plus verte ailleurs ou simple mirage ?

Pourtant, il faut parfois larguer les amarres,
Etre naufragé volontaire et dire y'en a marre.
Sur l'océan sans âge peuplé de bêtes immondes,
J'aimerai tant repartir vers un nouveau monde.

Que mon rêve retrouvé et mon coeur révélé s'emballent,
Bercés par des vagues de joie ou de vagues espoirs si pâles.
Que mon corps transcendé et mon âme apaisé se dévoilent,
Sur le vaisseau de ma vie enfin pouvoir mettre les voiles.


Voile

 

 

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