Hiver, couleur givre, couleur blanche
Ce très léger frisson sur tes hanches
Senteurs d'écorces aux essences d'agrumes
Attention à ce que mon coeur ne s'enrhume
Je porte en moi la nostalgie de l'enfance
Luge descendant sur la neige, le dimanche
Aujourd'hui de cette époque de tendresse
Au fond de moi, qu'est-ce qu'il reste ?
Les photos jaunies de quelques ancêtres
Un manque, un faux-semblant de mal-être
Un grand-père à mes côtés prenant du temps
Ce musicien, agenouillé sur un piano d'enfant
Et des recettes du mercredi m'étant réservées
Par une grand-mère, aux fourneaux, mobilisée
Passé laissant en nous des traces profondes
S'étalant en vagues, à la surface de l'onde
Cicatrices inguérissables qui nous montrent
Que parfois, on ne peut aller à l'encontre
De quelques absences avec lesquelles, on compose
Mais on ne guérit pas du passé, on le met en pause
Tels ces rouges-gorges luttant contre le froid
J'ai fait quelques réserves, comme il se doit
Et j'ai gardé tant d'amour que j'en ai à revendre
Je connais tous les chemins de la carte du tendre
Je ne suis plus un enfant et je suis même très à l'aise
Quand tu me dis que tu veux de moi et que l'on baise
En marchant vers le futur tout en restant dans le présent très ancré
Je sais aussi regarder dans le rétroviseur vers ces blanches contrées
Réchauffant simplement mes hivers au vin chaud, cet éternel délice
M'abritant quelquefois dans ma nostalgique maison en pain d'épices