Regarde, j'ai presque bouclé ma valise
J'ai passé avec vous des heures exquises
Mais, tôt ou tard, il nous faut partir d'ici
Y laisser quelques roses, quelques soucis
Les matins sur Terre sentent le croissant
La mer si vague, l'enfance et le sable blanc
Vous m'avez laissé, précédé, mes décédés
Et tel Lamartine, mon monde est dépeuplé
Le grand voyage n'a pas de frontières précises
Au hasard d'un matin, je partirai à ma guise
Oui, j'aurai accompli quelques jolies choses
Et écrit des milliers de vers et un peu de prose
J'irai donc au pays des gens qui m'aiment
J'arrêterai mes errances, mes blasphèmes
Je laisserai une enveloppe mais sans la lettre
Elle sera charnelle et le reste prêt à renaître