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Le cri du corps

luober Par Le 2013-04-10


Indicible brindille emportée par le souffle du vent,

Corps souffreteux, prisonnier des affres du temps,
Chair tiraillée, malmenée et affamée d'endorphines,
Attendant un stimuli: alcool, tabac, sexe ou cocaïne.

Dépouille médiocre écrasée du poids des incertitudes,
Pitoyable drogué, shooté de ses rassurantes habitudes.
Face aux doutes permanents de ta misérable existence,
Confronté aux peurs éternelles et leur macabre danse,
Tu veux jouir encore de cet autre corps qui te baise,
mais après le ressac, tu échoues au pied des falaises.

Désirant que ce doux plaisir des sens jamais ne s'arrête,
t'enivrant des parfums de l'amour explosant dans ta tête.
Instrument de désir et de mort, Corps tu nous enchaînes,
Esclaves soumis, malades de toi, nous sommes à la peine.

De tes victoires et tes exploits nous faisons des fêtes,
nous faisant oublier toutes idées qui troublent la tête.
Plaqué au sol par tant et tant de lourdeurs intrinsèques,
Seule l'âme accède aux derniers rayons de la bibliothèque.
Dans le grand livre noir et froissé des espérances humaines,
Tu feuillettes les pages immaculées de contrées très sereines.

Enseveli en toi, un rêve mort renaît et renverse la stèle,

Surgi du tombeau, il te parle d'amour et de vie éternelle,
Ton corps désemparé refuse de signer ce contrat effrayant,
Seule l'âme apaisée s'ouvre à l'appel terrible du firmament.


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