Au fil du temps, des Noëls bleus, des Noëls blancs,
Je me souviens d'un dicton en patois, répété souvent
"A l'an qué ven, si sian pas maï que sian pas men"
Comme une requête de protection adressée au divin
Pourtant la table de fête s'est vidée au fil des ans
Une grand-mère, une mère ont quitté le vivant
Et voilà ceux qui restent, tous à nouveau réunis
Pour fêter en ce jour, la naissance de Jésus Christ
Autrefois nombreux, autour du repas à partager
Pensifs, ils ne sont désormais plus qu'une poignée
Et l'espace séparant les convives a aussi augmenté
Le blanc de la nappe et de l'hiver a peu à peu gagné
Dans la crèche, tout près de l'enfant, il y a le boeuf
Dans la brèche des coeurs, près du fils, il y a le veuf
On évoquera alors le souvenir de ceux qui sont partis
Avec pudeur et délicatesse pour ne surtout pas blesser
Ce jour magique que, malgré tout, l'on se doit de fêter