La pluie est de la partie, et toi aussi tu es partie.
Du parti pris de la mort avec absence de remords.
C'est le jour des morts, et elle redouble d'efforts,
La pluie qui ruisselle si fort, coule sur tous ces corps.
Elle n'oublie personne, a de nombreux appuis, la pluie.
Ce corbeau mouillé, posé sur l'if, y trempe son plumage.
Ces croix ruisselantes sont tout autant de messages
lancés à l'homme seul, debout, à l'esprit si perméable
à ce que l'amour a été, à ce que la mort lui a enlevé.
Cet homme, c'est toi, c'est moi, c'est tout notre émoi.
Et ces gouttes nous déroutent, portant en elles le doute,
le froid, celui de l'effroi, de l'indicible peur qui nous broie.
Humide horreur des cimetières et des odeurs de terre,
Inaccessible bonheur après lequel on court en vain.
La pluie des morts, mouillant les vivants jusqu'à la mort.