Une larme salée avait glissé de ton oeil
Tombée sur le sol pour en faire le deuil
La goutte d'eau faisant déborder le vase
Et n'empéchant pas que les autres jasent
Bien entendu, tu m'as tant aimé à ta façon
Si profondément, ma Mirontaine, mironton
Autrefois, t'en souviens-tu, jolie madame ?
Quand je m'enfoncais au creux de ton âme
Et nous portions en nous tant de déraison
Claire la fontaine où nous nous baignions
Depuis, elle s'est emplie de mille pleurs
De folles espérances, de rêves de bonheur
Dans les eaux vertes et froides de la Durance
Les poids sont rouges et à nos pieds dansent
Je goûte à nouveau et je m'égoutte toujours
D'une oreille assez discrète en ascète du jour
Nous savons la saveur acide de toute solitude
Car elle est bien souvent, plus qu'une habitude
Moite grandeur et décadence des jouvenceaux
Filet qui coule en ruisseau brûlant notre peau
La goutte d'eau est bien plus qu'un supplice
Quand sur ton visage s'écoule un sanglot lisse
La goutte d'eau faisant déborder l'emphase
Et venant ponctuer humidement mes phrases