L'homme qu'on voit là-bas

Le 2016-05-03

 

L'homme qu'on voit là-bas, couché dans la mer
L'oeil encore éclairé par les soleils d'hiver 
N'est pas mort, tout simplement il se repose
Il est comme pétrifié, pensant à autre chose

Aux flux et reflux des grandes marées de l'oubli
Il rêve de refaire son monde, autrefois englouti
Sans trêve, il panse ses blessures à l'eau salée
De ses années de solitude, il ne peut cicatriser 

Malgré les brûlures du soleil incandescent 
Baigné par les vagues, les flots incessants
Son coeur désormais est froid comme la roche 
Et sur lui, plus aucune moule ne s'accroche 

Son regard est tourné vers la voûte céleste
Et il sait qu'il ne demandera pas son reste
Quand Anubis le ménera au pays du Bel Occident 
Alors, il le laissera, en lui, mordre à pleines dents

Rien ne le retient plus sur la terre des hommes
Faire de lui le ménage, avec le grand majordome
Et l'érosion, patiente, fera peu à peu son ouvrage
Ne laissant qu'un mirage de son terrestre passage



Homme couche mer