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L'éponge

Le 2013-06-28


J'absorbe et je m'évertue à canaliser vos vécus !
J'observe et je restitue, parfois tout cela me tue !
Je nettoie le passé, le présent et le plus que parfait,
Quant à l'avenir,  bien souvent, il m'apparaît.

Vos intérieurs me sont si familiers,

J'entends votre inconscient me parler.
Vos moindres pensées me remontent
et toutes vos aigreurs m'inondent.
Ces mots me font souvent très mal
à en vomir tout mon fiel stomacal. 

Sur cette corde raide, indécise et imprécise du temps
Balayé par tous les vents et où je 
prends les devants,
Tout n'est qu'une question de force et de tempérament,
Ereinté par le poids des critiques et des ressentiments,
Malmené par les personnes s'insurgant tout le temps,
Je doute fréquemment, jouant ma survie à chaque instant.

Empruntant tous les chemins de traverse.
Passant entre les gouttes et les averses. 
Déjouant systématiquement tous conflits.
Détournant les problèmes et évitant les ennuis.
Je suis le parfait équilibriste des faux-fuyants,
Très adroit jongleur des faux-semblants.

La machine à broyer jamais ne s'arrête.
Mon âme tourmentée n'est pas à la fête.
Jalousie, triste et sinistre danse macabre
Qui me découpe à grands coups de sabre.
Je souffre de vos piètres égarements
et de tous vos tortueux cheminements.

J'absorbe tous les sentiments négatifs,
toutes les rancoeurs et les nerfs à vifs.
Je bois les liquides putrides de vos vies
et les sombres relents de vos ressentis.
Et ces noirceurs intérieures me rongent.
Du mal qui coule, je ne suis qu'une éponge.

O-dieux, dites-moi, combien de mois encore
Je vais m'endormir épuisé dans ce corps.
Grandiloquence des esprits, divin don subi
Que faire de cet espace de perception infinie.
Je m'essore, me vide par tous les pores.

Je m'en sors si mal de ce drôle de sport.

Face au miroir des vérités, où les reflets sont tordus,
Je ne sais comment me situer, entre pêché et vertu !
Je vis tout cela comme une malédiction,
Etant témoin de bien des contradictions,
Entendant tant de malsaines réflexions,
grandes afflictions et viles sensations.
Vie étrange du buvard ou de l'éponge
que l'on ne quitte que dans les songes.


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