Je reviens parfois sur les traces de mon enfance
Quelques lieux intimes où mon coeur est accroché
Et je frappe alors à la porte de mes souvenirs effacés
Là, sur le seuil, quelques fantômes du passé dansent
On refait souvent la route quand devant il fait nuit
Des frissons me parcourent et mon oeil se mouille
Mais que peut le ciel, que peut la Terre à mes fouilles
Quand je creuse dans les longs souterrains de l'oubli
En ces lieux bénis où les miens ont tant cherché le repos
Ce jardin d'autrefois certissant une maison centenaire
De toutes les saisons du bonheur jusqu'à nos tristes hivers
Il reste d'ombres bienveillantes quelques derniers sursauts
Je sais qu'ils m'attendent avec affection à la porte de leur tombeau
Je reviens parfois vers ce qui fut mon repère quand ma vue se brouille
Bienveillantes présences dans les odeurs persistantes d'humus et de rouille
Tout près des miens, je dormirai enfin serein le corps en bas, la tête en haut