Non, aujourd'hui je ne vous parlerai pas d'ailes
Envol des oiseaux migrateurs et tendres soleils
Même si dès le matin, quand je me lève à peine
Et que toutes pensées, vers elle, me ramènent
Je vous parlerai de moi et de ce qui me fait vibrer
Tout ce qui en moi me donne l'impression d'exister
De ces matins, où la lumière d'été frappe ma peau
De ces lieux, qui n'appartiennent à aucun drapeau
Je vous parlerai de mes rêves, de mes éternités
Là où l'amour d'absolu n'est jamais très éloigné
Ces grands champs de colza aux jaunes surexposés
Et où la lumière de Van Gogh semble les survoler
Je ne suis que le néant qui marche vers sa tombe
Misérable cellule de plus dans le cancer du monde
Mais j'ai des océans d'encre tout au fond des yeux
Juste de quoi écrire mille ans sur la voûte des cieux
Quand aux heures rares, où ma bouche rejoint la sienne
Et que de Paris à province, je bois à sa source diluvienne
Mon coeur se réhydrate, je redeviens être de persistance
Je me sens exister, retrouvant enfin toute ma consistance