J'aimerai tant parfois me fondre au paysage
Passer derrière le tableau, devenir une image
Aller sur la montagne pour y capturer l'écho
Faire l'école buissonnière tant pis pour les zéros
J'aimerai me cacher tout au fond d'un terrier
M'enfuir et exercer des tas d'autres métiers
Panser les blessures causées par nos hivers
Penser que je suis prêt à traverser les mers
Te prendre dans mes bras, te tenir par la main
Disparaître un beau soir, jusqu'au petit matin
Me réveiller près de toi, en ton corps enlacé
T'habiller, te coiffer, mon jouet, ma poupée
J'aimerai si souvent t'écrire des messages
J'aimerai tant, tu vois, caresser ton visage
Aller tout au bout de la digue de nos sentiments
Y jeter le bouquet dont rêvent les vieux amants
J'aimerai éviter tous les cruels regards
Ne plus être jugé, ne plus être blafard
Malgré ce qui fait nos belles différences
Laisser à cet amour une dernière chance
Pourquoi aux yeux de tous, doit-on rester si sage ?
Devoir subir ce camouflet ou mettre un camouflage
Alors je veux rêver encore en un heureux présage
Où je pourrais t'aimer sans plus aucun ombrage.