De mon vocabulaire encore incomplet
J'apprendrai à transformer des mots
Mes hésitations ou mes soubresauts
Car je ne me conjuque qu'à l'imparfait
J'avance en aveugle face à la lumière
Alors du mot jalousie naîtra la confiance
Et du mot tristesse sortira enfin l'espérance
Je suis homme inachevé et pourtant sincère
La peur devra un jour laisser place
A l'acceptation de mes sentiments
Les trouver beaux, les trouver grands
Et ne plus les fuir comme une menace
Oui, je ne suis encore qu'une ébauche
Un alexandrin à six pieds sous terre
Une épitaphe déposée au cimetière
L'eau claire contenue sous la roche
Tu ne pourras jamais tout aimer en moi
Et tous mes défauts et mes maladresses
Ne sont qu'expression de mes faiblesses
Et moi, saurais-je tout accepter de toi ?
Belle satue grecque, pièce d'orfévrerie
Bijou mystérieux, serti dans son écrin
Qui me malmène, me conduit vers demain
Somptueux monolithe, si brut de fonderie
Comme l'oiseau dans son nid douillet
Qui ramène des vers à sa progéniture
Afin de les faire rimer avec murmure
De ton bout de ciel, je me nourrirai
Me voilà donc, montant l'escalier pas à pas
Je trébuche et je tombe lourdement parfois
Mais je sais me relever sans cesse et j'y crois
En apprentissage de tout ce qu'il y a en moi
Le plus beau poème du monde
Ce ne sera pas moi qui l'écrirai
Car, dans ton coeur il est caché
Où il se contruit à chaque seconde
Ma vie qui s'égrène dans le sablier blanc
C'est un long roman, c'est tout un poème
Pourquoi ai-je donc si peur que l'on m'aime ?
Ne plus me trouver d'excuse et vivre au présent