C'est un vallon caché, tout en bas des montagnes
Où l'on se rend à genoux, souvent nu et sans pagne
Et là, dans les profondeurs du ventre de la Terre
Coule une source magique, belle, fragile, éphémère
Elle est comme l'amour et toutes ses saisons pâles
De ses abondances d'hiver à ses aridités estivales
J'y ai bu plus que de raison et réhydraté mon corps
A sa minéralité que je garde tel un fabuleux trésor
De ses débordements et ses cuvées grands crus
De tous ses romans fleuve que j'ai pourtant lu
A toutes les fontaines où je me suis mis à nu
Je garde vraiment de celle-ci le souvenir ému
Et je m'y suis abreuvé, la bouche dans le ruisseau
Nez dans le gazon, à écouter le chant des oiseaux
Libérant le flux du plaisir promis par Dame Nature
Ô, il est des cours d'eau bien plus beaux qu'une épure