Dans la savane, sans racines solides
Le grand arbre vacille en terre acide
Ses feuilles sont tombées une à une
Sa sève ne le nourrit plus, infortune
Et il semble là mais pourtant il est déjà parti
Il y a longtemps que son coeur de bois a fui
Seul, un grand tronc, mort et froid, est planté
Squelette végétal, si lourd fantôme désabusé
Mais le poids de la gentillesse est au prix de l'abnégation
Ce qu'il donne parfois à voir est pourtant, de lui, la négation
Regarde-le dans les noeuds, veux-tu le rendre heureux ?
Regarde-le monter vers les cieux et libère-le de vous deux
Sur le grand arbre d'espérance de la vie,
Sur les cinq branches tendues vers l'infini
Poussent les champignons de la désillusion
Baobab-négation, vieille âme en perdition