Entreposé au rayon vert, au rayon lune
Quand mon enfance croque une prune
Dans le fruit des mes souvenirs d'été
Où certains rêves sont restés coincés
Je m'invente alors des champs de blés
Des moissons n'ayant pas toutes existé
Dans la forêt des grandes incertitudes
Où le soleil entrant la rend moins rude
Je connais de chaque arbre l'écorce
Le tronc qui me redonne des forces
Sur la mousse fraîche de mes lassitudes
Je sais affronter toutes formes de solitude
Et le geai qui m'observe avec curiosité
Comme une créature de Dieu, ici égarée
Ne sait pas qu'en mes labyrinthes discrets
J'avance sur le chemin de mes intériorités
J'aime tant de choses en secrètes passions
Que plusieurs de mes vies jamais n'y suffiront