Doux amis, ne regardez pas trop mon corps
Ne le regardez pas trop quand il sera mort
Ne soyez pas effrayé par ce masque figé
Oui, la vie a disparu, la vie s'en est allée
Mais son long voyage n'est pas terminé
Au-delà de mon corps, chut je dors
Cette chair fanée ne fut que le véhicule
De ces humeurs et du sang qui circule
Au-delà du corps et de toutes ses blessures
De la présence ou non d'une belle musculature
Ne vous arrêtez pas aux rides, aux vergetures
Au-delà de mon corps, chut je sors
Retenez plutôt le souvenir de mon sourire
L'éclat dans mes yeux où mon âme transpire
Même si pour vous sur cette Terre, il n'y a pas pire
Que la Mort et ceux qu'elle nous enlève, cruel martyre
Nous rejoignons ce que, quelque part, l'univers conspire
Au-delà de mon corps, je ne suis pas que mort