Mes automnes d'autrefois étaient emplis de fange
Sous les pluies de septembre et les flaques de boue
Me tirant vers l'étrange et me mettant à genoux
Je n'entendais que rarement le murmure des anges
Quand ce mois arrivait avec sa couleur d'ambre
Détournant le regard d'autres cieux plus sereins
Trop souvent à affronter un bonheur incertain
Les feuilles en voyage laissant si nus les arbres
Pris dans le tourbillon des vents de septembre
Je montais parfois ma vie à l'envers des saisons
En refusant de les suivre et d'entendre raison
Je restais prostré, assis seul dans ma chambre
Jeune, j'avais tant peur que la mort me visite
Septembre m'a ouvert l'esprit à ses senteurs
Ces odeurs de sous-bois et parfums de bonheur
Je n'avais pas les yeux tournés vers doux zénith
Septembre m'a montré que la vie n'est pas triste
Le raisin que l'on piétine dans tous les fouloirs
Sait me griser la tête, chassant mon désespoir
L'automne peut porter des pensées optimistes
A tous mes septembre, je fais la révérence
Car ils m'ont apporté une forme de résistance
A tous mes septembre, je dis soyons plus vieux
Sous les gouttes de pluie, tout peut être merveilleux