La mère dont le sein nourrit, la mer, c'est vague, son roulis
Celle qui veille au grain, galet de la plage, et donne la vie
Mère sans âge, matrice et coquillages, Vénus reproductrice
Qui des enfants ingrats et indociles, passe tous les caprices
La fille dont la beauté illumine les parents et toute la fratrie
Sa petite frimousse, sa touffe de mousse, fraîche et épanouie
Et qui sera aussi mère demain, vierge aux magnifiques seins
A qui tous les garçons, empressés d'aimer, tendent la main
L'épouse aimante portant sans cesse le foyer à bout de bras
Pliant aux vents mauvais mais qui, tel le roseau, ne cède pas
Femme secrète, travailleuse infatigable aux vies multiples
Et où, à l'école de la vie, nous devrions tous être les disciples
La grand-mère patiente, bienveillante, son regard posé sur l'infini
Le temps l'étreint de son emprise, mais il n'a plus de prise sur sa vie
Et elle attend, aimante pour les siens, l'appel de la Faucheuse
Devant tout ce qui a été accompli, elle est superbe et radieuse
L'amante, doucement poivrée, déesse accueillante, si beau repaire
Apportant à certains hommes, le merveilleux sirop qui désaltère
Que de femmes, de rôles à tenir, de nuances variées sur aquarelle
Ai-je trouvé celle vers qui vont toutes mes pensées universelles ?