Sur la grande échelle du temps
Nous montons tous allégrement
En s'élevant de degré en degré
On se sent quelquefois plus léger
Sauf quand les fins barreaux cèdent
Et qu'aux cieux, on demande de l'aide
Sous le poids de tant de fardeaux
Qui nous courbent souvent le dos
Je laisse souvent aller mon esprit à la dérive
Supputant qu'il puisse atteindre l'autre rive.
Sur ces flots incertains des rêves inachevés,
Je pose mon doux regard et j'élève mes pensées.
Me reviennent alors en plein visage des vérités
Faites de bien tristes et merveilleux regrets.
Le temps avale glouton nos maigres espérances
De son appétit d'ogre, il diminue nos chances
Un jour de trouver de nos âmes un mérité repos
Et il ne nous laisse en main que des oripeaux.
Criez, pleurez, suppliez, vous ne changerez rien.
Tous vos pleurs ne mouilleront jamais que demain.
Il est rare que l'on remonte l'échelle du temps,
Même si tout médium n'est qu'un chat errant
sur les trois dimensions : futur, passé, présent.
D'arrière en avant, se laisser glisser doucement.
Vivre ce vieux rêve de refaire le chemin à l'envers
Pour contrecarrer les règles immuables de l'univers.