Au loin sur cette grève, les rochers prennent des bains de mer.
Rouge, mon coeur, organe sans trêve, fait de même et reste amer.
Bleu les blés, vert l'été, vers l'hiver de mes douces sensations.
Je t'ai donné le vide, je t'ai vendu l'extase, froide abdication.
Si près de moi, les falaises plongeant dans les gouffres du néant,
ne laissent aucun choix, entraînant dans leur chute mes sentiments.
Les sentiers incertains où nous avons marché sont désormais vides.
Vides de sens, vides d'essences, liquides insipides, corps livides.
L'absence de tout, la présence de rien, la morsure des chiens fous
Ne laisse en moi aucune rage, mauvais présages, le chant du hibou.
Quand tout notre être est assoupi, telle une belle au bois dormant,
Momie égyptienne dont l'âme est embaumée, ronces et piquants.
Entends-moi, il n'y a rien, toutes les couleurs du rêve sont fanées.
Bleu dilué, vert aspiré vers le néant, le noir est maître, morbidité.
Le noir est traître, acidité, vérité, le vide est là, éclats du temps,
Disparus les jeux d'amants, reste un jeu d'échecs omniprésent.