Le silence

Le 2014-12-24


Porteur discret de grandes espérances secrètes,
Tu es de la vie et de son tumulte, la face muette.
Souvent coincé entre le marteau et l'enclume,

Tu n'es avant le choc que le bruit de la plume.
Même si tu es d'or, on a du mal à t'entendre.
Même quand je dors, on a du mal à s'entendre.
Tu es le vide sonore, grand espace intersidéral.
Ton absence prolongée me fait parfois si mal.
Et, quand tu te présentes à moi, tu es très tenu,
Et tu ne dures jamais très longtemps, bel absolu.
Quand tu me toises, tu mériterais deux baffles,
Pourtant sans toi, la vie m'irrite et  m'érafle.
Quelquefois j'ai peur de toi, de ta nuit étrange
Et autant que le bruit, toi aussi, tu déranges.
Au cinéma, pour tourner, te prononcer, on ose.
Même si on te contraint, te garde ou t'impose,
Sur les ailes d'une mouche, le murmure du temps,
Comme le vol d'un ange ou le souffle d'un enfant,
Je te cherche en moi comme un doux apaisement,
Un rêve cotonneux, une douce nuit de printemps.


Silence