La femme que j'aperçois parfois derrière les vitraux
Que j'imagine perdue dans ses rêves et ses idéaux
N'est qu'une silhouette, une ombre fugitive et fugace
Et de ne pas savoir dans quels bras elle dort m'agace
Mon imagination la réinvente à chacun de mes passages
Dans son joli manoir, est-elle femme passion ou enfant sage ?
Comme la douce lumière qui pénètre par les croisées d'ogive
Son corps nu s'offre-t-il aux rayons du jour, clarté lassive ?
Son coeur est-il déjà conquis ou bien sait-il être volage ?
Lis-t-elle Hugo, Baudelaire, les dévorant page après page ?
Dans son médiéval repaire, est-elle thé, verveine ou café ?
Ou boit-elle d'autres étonnantes potions dont elle a le secret ?
Est-elle seule ou bien mariée alors je serai diable pour la posséder ?
Et j'effeuillerai toutes les "fleurs du mal" sur son doux ventre dénudé
Même si elle est châtelaine, sur son noble front, je poserai baiser
Et entre ses royales cuisses, ma tête si lourde viendra se reposer
Mais je n'ai point accès à cette mystérieuse alcôve
Ni à cette femme, ses formes et à ceux qui s'y lovent
Alors depuis la rue, tout éperdu d'elle, je reste sur ma faim
Cesse alors ce rêve de l'ère Victorienne et je me réveille enfin