Quelque part, là-bas, la mer touche le ciel.
Sa force est de nous ramener à l'essentiel.
Elle est bien assez grande pour cela, la mer.
Ses vagues sont capables de balayer nos hivers
Diluer toutes nos larmes dans son propre sel,
Noyant nos chagrins dans ses flots éternels.
Son immensité pourrait engloutir bien des cités,
mais haine et concupiscence la feraient déborder.
La mer prépare la soupe de la vie en son sein,
Et rapporte aux rivages la mort chaque matin.
Elle nous crache à la gueule nos contradictions,
Ses marées sont plus fortes que nos révolutions.
Quelque part, là-bas, la mer dit la vérité.
Sa grandeur nous confronte à notre réalité.
Elle brasse et efface les traces sur le sable
De toutes nos crasses et nos actes minables.
Durant les terribles orages où elle se déchaîne,
Elle est intenable et brise amarres et chaînes.
Impuissants, nous espérons éviter les récifs,
Tentant de jeter l'ancre de nos frêles esquifs.
Nous promettons alors de ne jamais recommencer,
Mais quand la tempête cesse, tout est si vite oublié.
Alors, l'arc-en-ciel plonge dans l'océan pour y puiser
des étoiles de mer à aller épingler sur la voie lactée.