Paix et épée, épais dilemme de naguère,
Le mot à cacher, à enterrer est guerre.
Quand gémit le vent dans les arbres torturés
Que semences d'été ne se sont point envolées
Les épis de blés blonds sont doux au toucher
Les épées rougies oubliées aux champs Elysées
Sur l'épais tapis de noirs cauchemars envolés.
La paix, ce rêve des millions de fois espéré
Dont l'ennemi reste jalousie, haine, vanité.
Comment se soumettre, comment donc accepter
Que ce monde fielleux ne soit point apaisé ?
Ce vieux rêve fou et bleu comme l'humanité
Qu'une colombe à maintes fois symbolisée.
Arrêtons d'effeuiller le rameau d'olivier.
Admettons l'autre et toutes ses différences
N'essayons pas de le plier à nos cadences.
L'indulgence à préserver, si belle vertu,
La bienveillance à porter jusqu'aux nues.
Répandons le terreau des belles espérances.
Cultivons le pardon, fleur de la tolérance.
Il n'y a de guerre sans épées,
Et il n'y a guère que la paix,
Pour faire de piètres arriérés
Des êtres lumineux et civilisés.