A 10 ans, j'étais un enfant heureux,
avec des arcs-en-ciel dans les yeux.
J'étais pris dans mes jeux, sans enjeux.
J'étais fou, j'étais doux, j'étais votre Dieu.
A 20 ans, j'étais un enfant perdu,
malmené par tant d'amours éperdus.
Je t'ai attendue mais tu n'es pas revenue
ou je ne t'ai pas ouvert, je ne sais plus.
A 30 ans, j'étais père d'un enfant,
vibrant peur et joie en même temps.
Transfert affectif, envol de l'insouciance,
Nouveaux objectifs, nouvelle ambiance.
A 40 ans, je suis devenu un homme,
disant simplement "non", en somme.
Faisant des choix et suivant des pistes,
De ceux et celles rendant un peu tristes.
A presque 50 ans, écrivant poèmes et livres
et rêvant tant d'amour à en devenir ivre.
Un mode d'expression en valant un autre,
pour dire que l'on n'est pas mauvais apôtre.
A 60 ans, projection future, lointain film,
scénario bien incertain auquel je m'arrime.
Que sera demain ? Un ciel nuageux
ou un azur limpide et très lumineux.
Suis-je encore vivant ou suis-je déjà mort ?
Dois-je accepter ou influer sur mon sort ?
Jeunesse, beauté, doux rêves inaccessibles,
Me font prisonnier d'une envie irrépressible.
Suis-je encore debout ou suis-je déjà abattu ?
Suis-je un arbre, suis-je un roc, rêve d'absolu ?
Je n'ai pas peur d'aimer à en mourir
Simplement la peur de devoir souffrir.
Semaines et mois qui défilent,
Dizaines d'années qui s'empilent,
Courant à coeur et à corps perdus
A contre courant vers l'inconnu.