J'ai fait couler beaucoup d'encre sur la page de mes nuits
Et de la noirceur de mon antre, rien de grand n'est sorti.
A force d'atermoiements voire d'un manque certain de folie,
A maintes reprises, je crois être passé à côté de ma vie.
Des ciels azurés pourtant j'en ai vu défiler devant mes yeux,
Et, aucun d'entre eux n'a su m'apaiser, ni me rendre heureux.
Forêts immenses, volcans de cendres, lacs froids et profonds,
J'en ai traversé, gravi, franchi, reculant tous mes horizons.
Mais rien n'a apporté à mon âme meurtrie, ce rêve de nous deux,
Ton souvenir à peine effacé, le bonheur retrouvé d'être amoureux.
Dans les vallées de la solitude, sous des cascades de chagrin,
J'attends fébrile ce signe de ta main qui changera mon destin.
J'ai fait couler tant de larmes sur le parchemin de mes envies
Que de la torpeur d'aujourd'hui, aucune belle lettre n'a surgi.
A force d'hésitations, écrivant la valse lente de mes questions,
Je me suis oublié en chemin sans m'accorder une ponctuation.