Tu sais, nous aurions pu nous enivrer de senteurs amères,
Tant de parfums subtils sortis des entrailles de la Terre.
Je me serais abreuvé de ton corps livré, nu sans guépière.
Tu sais, je t'aurai peint cent fois sous une douce lumière.
J'aurai tant espéré que le charme et toute la magie opèrent,
Que de notre histoire on retienne autre chose qu'éphémère.
Nous avons connu des cieux merveilleux, de belles carresses.
Nous nous sommes reflétés aux miroirs de la folle jeunesse.
Tu me trouves trop abrupt d'émotions, tu dis que j'exagère.
Ce ne sont que mes subtils ressentis que tu aimais naguère.
Tels des otages malmenés et prisonniers de toutes nos guerres,
Ainsi, tu vois, nous n'avons pas su relever le défi, toi la première.
Nous nous sommes usés aux mensonges de rêves célestes.
Et de tous tes sanglots refoulés, je ne suis pas en reste.
La flamme s'est éteinte, noyée sous des larmes si salées
Qu'elles nous donnent soif d'amour pour toute une éternité.
Tu sais, mon amie, mon amour, je ne conjugue plus toujours.
La sentence est sans recours, longs roulements de tambours.
L'amour est condamné et sera exécuté sur la place "pudique".
Tu sais, mon amie, mon amour, j'ai perdu la formule magique.
Abracadabra, il nous fallait plus que deux bras.
Abracadabra, il me fallait croire en toi et en moi.
Abracadabra, deux coeurs pour un seul toit.
Abracadabra, âmes en pleurs pour un seul toi.